Une antenne relais chasse l’autre dans le ciel ruthénois

En l’espace de quelques années, les antennes relais ont tissé leur toile dans les paysages urbains et ruraux, non sans provoquer parfois, au passage, l’inquiétude (légitime?) de certains riverains. Et à Rodez, comme ailleurs, le sujet fait régulièrement la une de l’actualité. Comme ce fut le cas l’automne dernier du côté de la rue Raynal, où Bouygues Télécom envisage d’implanter une antenne. Mais, la municipalité fortement sollicitée par les parents d’élèves inquiets de l’école Jeanne-d’Arc avait porté plainte contre l’opérateur pour tenter de faire capoter le projet. Rôdé à ce genre d’exercice - près de 50 000 antennes relais maillent déjà le territoire - l’opérateur de téléphonie mobile a fait appel de la décision de justice. Depuis, dans le quartier concerné, c’est le statu quo.

Rester unis pour espérer peser dans le débat

«Pour l’instant, il ne se passe rien. Ils doivent attendre que l’histoire se tasse», estime un riverain opposant de la première heure. Depuis 2008, la Ville, de son côté, milite auprès des opérateurs pour les inciter à ne pas installer d’antenne relais à moins de 150 mètres d’un établissement scolaire. Mais elle invite également les parents d’élèves et habitants concernés à rester unis pour espérer peser dans le débat. «Le seul moyen d’inciter les opérateurs à revoir leur copie c’est que les opposants présentent un front uni. Il ne doivent pas baisser la garde, et toujours continuer à marquer leur opposition au projet au moyen de banderoles ou de pétitions, explique Monique Herment-Bultel. Quand la justice est passée, c’est le seul moyen qui reste pour leur faire changer d’avis», estime l’adjointe à la mairie de Rodez.

Remplacement

Du côté de l’opérateur de téléphonie mobile Bouygues, on préfère ne pas trop s’étendre sur le sujet. «Je n’ai pas suivi le dossier, je ne sais pas où il en est», a ainsi déclaré Julien Grolau, responsable couverture et patrimoine de la région sud ouest pour Bouygues Télécom. Joint récemment au téléphone pour en savoir davantage sur le projet d’implantation d’une nouvelle antenne relais, sur le toit du 8, place du Bourg, ce dernier a précisé que «ce n’est pas une nouvelle implantation d’antenne, mais juste le remplacement d’une antenne relais déjà existante, sur un toit voisin (situé au 1, place de l’Olmet). Le permis de construire a été accordé début 2014 par la mairie et le projet a même été validé par l’architecte des Bâtiments de France», ajoute l’homme. 

Dans l'attente de mesure

«La hauteur du mât ne devrait guère varier, de même que la puissance de l’émetteur et la technologie déployée, à savoir GSM, 2G, 3G et 4G». Alors, même si logiquement la multiplication des antennes relais devrait contribuer à faire baisser leur puissance, ce n’est qu’en réalisant, sur place, les mesures adéquates que cela pourra réellement se vérifier. Car contrairement à ce que déclare le technicien de Bouygues, le mât actuel de 1800 MHz ne couvre que les réseaux GSM et 2G. Il y aura donc bien une extension du réseau (3G, 4G). Quant à savoir si elle s’accompagne d’une élévation de la puissance c’est une autre histoire.