Charleston: manifestations contre le drapeau confédéré, le tueur avait un blog raciste

  • Rassemblement en honneur des victimes, le 20 juin 2015 devant l'église Emanuel de Clarleston, en Caroline du sud
    Rassemblement en honneur des victimes, le 20 juin 2015 devant l'église Emanuel de Clarleston, en Caroline du sud AFP - MLADEN ANTONOV
  • Photo tirée le 20 juin 2015 du site internet Lastrhodesian.com, dans laquelle on voit quelqu'un qui serait Dylann Roof à une date inconnue avec une arme dans une main et un drapeau sudiste dans l'autre
    Photo tirée le 20 juin 2015 du site internet Lastrhodesian.com, dans laquelle on voit quelqu'un qui serait Dylann Roof à une date inconnue avec une arme dans une main et un drapeau sudiste dans l'autre LASTRHODESIAN.COM/AFP - Handout
  • Une femme, Patricia Bailey, prie le 20 juin 2015 devant le mémorial installé à l'extérieur de l'église Emanuel de Clarleston, en Caroline du sud
    Une femme, Patricia Bailey, prie le 20 juin 2015 devant le mémorial installé à l'extérieur de l'église Emanuel de Clarleston, en Caroline du sud AFP - BRENDAN SMIALOWSKI
  • Surveillance policière le 20 juin 2015 autour de l'église de Charleston où s'est déroulé massacre raciste
    Surveillance policière le 20 juin 2015 autour de l'église de Charleston où s'est déroulé massacre raciste AFP - BRENDAN SMIALOWSKI
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Centre Presse Aveyron

Plusieurs manifestations devraient secouer samedi soir la Caroline du Sud, notamment contre le drapeau confédéré, symbole controversé du Sud des Etats-Unis, trois jours après la tuerie de neuf Noirs dans une église de Charleston par un Blanc qui avait visiblement un site internet raciste.

Ce blog, semblant appartenir au tueur présumé Dylann Roof, montre des dizaines de photos du jeune homme, armé, en train de brûler le drapeau fédéral américain et brandissant le drapeau de la Confédération du sud esclavagiste défait il y a 150 lors de la guerre de sécession.

Le débat sur le drapeau confédéré -- symbole durable de la fierté et de l'héritage du Sud pour ses partisans, celui du racisme et de la théorie de la suprématie blanche pour ses détracteurs -- est relancé depuis le massacre mercredi dans la ville historique et touristique de Charleston.

Cette tuerie, l'une des pires de l'histoire récente des Etats-Unis, a choqué une partie de l'Amérique et provoqué la colère du président Barack Obama.

Des manifestants prévoient de se rassembler avant la nuit sur l'esplanade du parlement local à Columbia, capitale de la Caroline du Sud, où le drapeau confédéré continue de flotter. Les drapeaux fédéraux et locaux ont eux été mis en berne en hommage aux victimes noires tuées dans l'église Emanuel, emblématique de la lutte contre l'esclavage aux Etats-Unis.

Une autre manifestation est prévue à Charleston, organisée par le mouvement Black lives matter ("la vie des Noirs compte").

Dylann Roof, un Blanc de 21 ans a été inculpé vendredi pour les neufs meurtres et maintenu en détention. Il a également été inculpé pour "détention d'arme à feu dans le cadre d'un crime violent".

Une pétition nationale a rassemblé quelque 320.000 signatures sur le site MoveOn.org dénonçant le drapeau confédéré comme un "symbole de la rébellion et du racisme" et appelant à "de meilleurs Etats-Unis d'Amérique".

Il s'agit, pour les manifestants, de faire pression sur la Caroline du Sud, la décision de retirer ou non le drapeau n'étant du ressort que du parlement local.

Pour le président Obama, "le drapeau confédéré appartient au musée", selon son porte-parole Eric Schultz.

- 'Violence insensée' -

Vendredi soir à San Francisco (Californie, ouest), M. Obama a ensuite accusé le Congrès à Washington, aux mains des républicains, de ne pas avoir légiféré plus sévèrement sur les armes à feu. "Nous ne savons pas si cela aurait évité Charleston mais il y aurait quelques Américains de plus avec nous", a-t-il tonné.

Egalement à San Francisco, Hillary Clinton, candidate démocrate à la Maison Blanche, a aussi réclamé une "réforme des armes" après une tuerie qui "oblige une fois de plus la nation à s'efforcer de donner un sens à une violence fondamentalement insensée".

Le massacre est survenu mercredi soir à Charleston lorsque Dylann Roof a pu s'introduire dans une soirée de lecture biblique de l'église. Après avoir sagement assisté à une heure d'étude, le jeune homme à la coupe au bol s'est levé et a ouvert le feu, touchant à plusieurs reprises ses victimes.

Avant de passer à l'acte, il aurait dit, selon une survivante: "Vous avez violé nos femmes, et vous prenez le contrôle du pays. Je dois faire ce que j'ai à faire".

Les enquêteurs cherchent toujours à en savoir plus sur son mobile et sa personnalité, ce qui pourrait permettre à la justice fédérale, qui étudie la piste d'un acte de "terrorisme intérieur", de requalifier les faits.

A cet égard, son apparente nostalgie de l'apartheid en Afrique du Sud, les témoignages de ces amis et la découverte de son blog raciste et suprématiste -- s'il est authentifié -- donnent de premiers éléments.

- "Je n'ai pas le choix" -

"Je n'ai pas le choix (...) J'ai choisi Charleston parce que c'est la ville historique de mon Etat et qui a eu à un moment le ratio le plus élevé de Noirs par rapport aux Blancs dans le pays", selon le manifeste du site internet ouvert, selon des médias américains, en février au nom de Dylann Roof.

"Nous n'avons pas de skinheads, pas de véritable KKK (Ku Klux Klan, Ndlr), personne ne fait rien d'autre que de parler sur internet. Quelqu'un doit avoir le courage de le faire dans le monde réel et j'imagine que cela doit être moi", ajoute l'auteur avant de se lancer dans une série de diatribes racistes contre les Noirs "stupides et violents".

Le jeune homme, vite déscolarisé et chômeur, vivait dans une petite ville rurale.

Il faisait également partie de ces Américains sudistes qui s'identifient encore au drapeau confédéré à treize étoiles rouge, blanc et bleu.

Sur le site du manifeste, on peut voir plusieurs photos de lui, toujours seul, brandissant un drapeau des confédérés.

Source : AFP

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