Eleveurs: Hollande défend le plan d'urgence, les barrages persistent

  • François Hollande à la préfecture de Dijon le 23 juillet 2015
    François Hollande à la préfecture de Dijon le 23 juillet 2015 AFP - BERTRAND GUAY
  • Des marges réduites pour les éleveurs
    Des marges réduites pour les éleveurs AFP - S.Ramis/T.Saint-Cricq, tsq/rg
  • Des éleveurs qui bloquent l'autoroute A6, à l'entrée nord de Lyon, le 23 juillet 2015
    Des éleveurs qui bloquent l'autoroute A6, à l'entrée nord de Lyon, le 23 juillet 2015 AFP - PHILIPPE DESMAZES
  • Les bouchons occasionnés par les barrages des éleveurs sur l'autoroute A6, à l'entrée sud de Lyon, le 23 juillet 2015
    Les bouchons occasionnés par les barrages des éleveurs sur l'autoroute A6, à l'entrée sud de Lyon, le 23 juillet 2015 AFP - PHILIPPE DESMAZES
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Centre Presse Aveyron

François Hollande a mis la pression jeudi à Dijon sur la distribution, les abatteurs et les transformateurs pour parvenir à une hausse des prix et tenter d'enrayer un mouvement d'éleveurs toujours actif, avec la persistance de barrages routiers.

Le président de la République a rencontré des représentants d'organisations agricoles jeudi en Côte d'Or, dans le cadre d'un déplacement initialement consacré à la viticulture.

Confronté depuis ce week-end à une contestation grandissante, le gouvernement a annoncé mercredi un plan d'urgence doté de plus de 600 millions d'euros en faveur des éleveurs en difficulté.

L'objectif: relever les prix payés aux éleveurs, pour le porc comme pour le boeuf, et desserrer l'étau de leur dette. L'Etat va ainsi engager avec les banques une restructuration de l'ensemble des dettes à moyen et long terme.

Sur les prix, "des décisions ont été prises et vont maintenant se traduire, car nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable pour rémunérer les producteurs, mais également les abatteurs et les transformateurs qui doivent rendre des comptes", a déclaré M. Hollande, évoquant "toutes les productions", lait et viande notamment.

Auparavant, sur RTL, Manuel Valls avait lancé un "appel" à la "responsabilité" des "abatteurs" et des "industriels". "C'est essentiel que les prix augmentent dans les filières du boeuf", a-t-il répété, dans la droite ligne des conclusions du rapport du médiateur des relations sociales agricoles remis mercredi soir au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.

Le Premier ministre, qui a par ailleurs annoncé la "généralisation" de "l'approvisionnement local" en viande dans les restaurations collectives d'Etat, poursuivra son travail de conviction jeudi lors d'un déplacement en Gironde.

Cette généralisation fera l'objet d'"actions immédiates", notamment via des "révisions de clauses", a précisé M. Hollande, qui a également évoqué la "contractualisation" des négociations et promis de redoubler d'efforts pour vanter les mérites de l'agriculture française au plan international.

En attendant, le plan gouvernemental a suscité des réactions très mitigées. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a annoncé que les éleveurs préparaient de "nouveaux mouvements dans les deux ou trois jours qui viennent". La colère doit "pouvoir s'exprimer", a-t-il dit, tout en appelant à la "pondération sur le terrain".

Depuis Dijon, après s'être entretenu avec M. Hollande, le président de la Fédération nationale des éleveurs bovins (FNB), Jean-Pierre Fleury, a estimé que "les conditions (n'étaient) pas remplies pour lever les blocages".

Les barrages installés depuis lundi matin autour de Caen, où avait débuté le mouvement de colère, ont commencé à être levés mercredi, mais le mouvement s'est propagé à d'autres régions.

- Le Foll en appelle à l'Europe -

Si la situation semblait s'apaiser également en Bretagne et dans le nord du pays, la tension reste vive dans le centre-est. Les trois principaux accès à Lyon étaient bloqués jeudi matin, avec plus de 300 tracteurs engagés. Le tunnel de Fourvière est notamment fermé.

"Les exploitants attendent des réponses concrètes sur la revalorisation des prix à la production", qui "ne sont plus au rendez-vous dans la majorité des filières alors que les coûts ne cessent d'augmenter", affirment les représentants locaux de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA).

Selon eux, ces blocages ne devraient pas perdurer vendredi et ce week-end afin de ne pas perturber les vacanciers, mais l'exaspération des exploitants est forte.

L'exécutif est mobilisé pour éviter que cette crise ne s'éternise au cœur de l'été, à quelques mois des élections régionales et avec une opposition à l'affût.

Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, est ainsi sorti de son silence mercredi pour juger que le plan gouvernemental n'était "pas à la hauteur de la crise de l'agriculture française" et "ne répond(ait) pas au déficit de compétitivité à relever".

La droite "dormait pendant qu'on prenait les premières mesures", a répondu dans Libération M. le Foll, mettant également en cause le plan 2009 du gouvernement Fillon face aux virulentes critiques de l'opposition.

Il a par ailleurs appelé de ses voeux, avant une réunion à Matignon, un "conseil formel" avec ses homologues européens. "Il faut aussi que l'Europe prenne maintenant ses responsabilités", a-t-il affirmé.

Source : AFP

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