Migrants: la photo d'un enfant mort agit comme un électrochoc sur la classe politique

  • Un policier turc transporte le corps d'un enfant échoué sur une plage de Bodrum en Turquie, après le naufrage d'un bateau transportant des migrants, le 2 septembre 2015
    Un policier turc transporte le corps d'un enfant échoué sur une plage de Bodrum en Turquie, après le naufrage d'un bateau transportant des migrants, le 2 septembre 2015 DOGAN NEWS AGENCY/AFP - STR
  • Le corps d'un enfant échoué sur une plage de Bodrum en Turquie, après le naufrage d'un bateau transportant des migrants, le 2 septembre 2015 Le corps d'un enfant échoué sur une plage de Bodrum en Turquie, après le naufrage d'un bateau transportant des migrants, le 2 septembre 2015
    Le corps d'un enfant échoué sur une plage de Bodrum en Turquie, après le naufrage d'un bateau transportant des migrants, le 2 septembre 2015 DOGAN NEWS AGENCY/AFP - STR
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Centre Presse Aveyron

L'image "insoutenable" d'un jeune enfant mort noyé sur une plage turque a secoué la classe politique française, Manuel Valls clamant "l'urgence d'agir", quelques heures avant l'annonce par l'Elysée d'une réunion de tous les ministres concernés par la question des migrants.

Interrogé par l'AFP, l'Elysée a toutefois assuré que la réunion prévue dans l'après-midi avait été convoquée depuis plusieurs jours déjà même si elle n'avait pas été inscrite à l'agenda officiel du président.

"Une réunion de travail se tiendra à 16H00 à l'Elysée avec tous les ministres concernés pour examiner les volets européen et national" de la question des migrants, a-t-on indiqué jeudi en fin de matinée auprès de la présidence de la République, alors que la photo du petit Syrien provoquait l'émoi de la classe politique, y compris au gouvernement.

"Il avait un nom: Aylan Kurdi. Urgence d'agir. Urgence d'une mobilisation européenne", a tweeté le chef du gouvernement, en publiant une des photos montrant un policier turc portant le cadavre de l'enfant.

D'abord diffusée sur les réseaux sociaux, la photo du cadavre de l'enfant en short, échoué sur la plage, face contre terre, s'affiche à la une de très nombreux quotidiens européens. Elle est en revanche quasiment absente dans la presse française. Seul le quotidien Le Monde, qui paraît en début d'après-midi, la diffuse sur son site internet.

La photo est "insoutenable", mais il faut la montrer, a estimé Najat Vallaud-Belkacem. "C'est insoutenable. Et en même temps, il ne faut pas qu'on se trompe de débat comme très souvent. Plus insoutenable encore que cette image - qu'il faut à mon avis montrer, parce qu'on ne doit pas détourner le regard - est la situation de ces migrants", a déclaré la ministre de l'Education.

"Insoutenable", c'est le qualificatif également employé à droite par Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains). "L’Europe est comme paralysée, tétanisée, depuis des mois en fait, devant cette situation et il y a un moment où ça va virer au déshonneur", a affirmé sur France Inter la vice-présidente des Républicains.

"Insoutenable" encore pour François Fillon. "Cette photo d'un enfant syrien de trois ans retrouvé mort noyé dans le naufrage d'une embarcation de migrants tentant de rejoindre la Grèce est insoutenable", a écrit l'ancien Premier ministre sur son blog en publiant la photo de l'enfant allongé face contre terre sur la plage.

"Il est temps que le Président de la République se révèle à la hauteur de la catastrophe humanitaire", a-t-il commenté.

"Comme tout le monde, j'ai été bouleversé par l'image de l'enfant syrien", a confié à l'AFP Bruno Le Maire (Les Républicains), pour qui "il faut traiter les causes de l'afflux des migrants".

Pour Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale, "il faut que nous soyons en mesure" d'accueillir les réfugiés. "Il faut que l'on puisse éviter à tout jamais ce genre d'images qui est un véritable traumatisme et qui interroge les valeurs européennes", a-t-il dit dans les couloirs de l'Assemblée.

"Aujourd'hui le monde pleure Aylan Kurdi, 3 ans, et son frère Galip, 5 ans, originaires de Kobané. Ils deviennent les visages de la honte pour l'inaction en Europe", a pour sa part dénoncé le Mouvement des Jeunes Socialistes dans un communiqué.

Source : AFP

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