En Aveyron, troisième âge rime avec voyage

En 1978, Tino Rossi chantait La vie commence à 60 ans. Visionnaire ? Presque 35 ans après, il semble que le crooner corse ait raison sur un point. Troisième âge rime avec voyage. «Les seniors ont toujours été tentés par les voyages, mais il est clair qu’à l’heure actuelle nous sommes, en quelque sorte, à un tournant», constate Benjamin Gourdon, responsable de l’agence de voyage Thomas Cook à Rodez.

Des seniors actifs

«Sur les dix dernières années, nous avons pu constater un réel rajeunissement de la catégorie senior, si l’on peut dire, ajoute le voyagiste ruthénois. Nous avons à faire à des seniors que l’on peut qualifier d’actifs. À partir de la cinquantaine, certains peuvent profiter de leurs moments de liberté, les enfants étant souvent autonomes», souligne Grégory Monna, directeur du voyagiste Chauchard Évasion.

À côté de «ces jeunes seniors», il existe toujours une forte clientèle de personnes plus âgées. «Celles-ci dépassent allègrement les 70 ans, voire même plus de 85 ans. Nous faisons partir régulièrement des nonagénaires», complète Grégory Monna. Une clientèle «senior» qui pèse dans le volume d’affaire des agences de voyages. «Cela représente chez nous de 10 à 15% des clients, en voyages individuels», ajoute Benjamin Gourdon.

Sur-mesure

Plus jeunes, plus nombreux, les seniors changent aussi leur manière de découvrir le monde. On connaissait les voyages organisés pour 50 seniors, direction le soleil espagnol. «Cela existe toujours ! Il suffit de voir le succès des Voyages de l’Amitié que nous avons mis en place», dit en souriant Benjamin Goudon. «Mais depuis quelques années, une autre tendance se dessine: le voyage sur mesure et en petit nombre», précise l’agent de voyage. «Ils viennent à trois ou quatre couples et demandent un voyage à la carte», explique la responsable l’agence Marmara-Nouvelles Frontières à Rodez.

L’avion a supplanté l’autocar

«Et surtout, ils souhaitent être guidés sur place pour ne rien manquer», dit-elle. Une évolution vécue aussi chez Thomas Cook. «Du sur-mesure, oui. Mais il faut noter l’importance de l’avion qui a pris une place prépondérante. Chez les seniors, l’avion a supplanté l’autocar, donc certaines destinations sont plus facilement accessibles et cela a élargi le champ des possibilités. Que ce soit avec les compagnies low cost qui proposent des tarifs moindres ou avec des compagnies régulières avec qui nous travaillons, soit en vols réguliers ou en vols affrétés.En tout cas, les seniors aveyronnais voyagent. Bien portés par le milieu associatif. Nous sommes toujours en progression sur ce secteur», lâche Benjamin Gourdon.

Des offres adaptées

Les seniors volent ainsi sur tous les continents. «Les États-Unis, New York se vendent très bien», assure de son côté la responsable de l’agence Marmara - Nouvelles Frontières. Quant aux durées des voyages, elles ont aussi tendances à augmenter. «C’est en moyenne huit jours, mais cela peut aller jusqu’à 15 jours. Ils ont du temps», ajoute-t-elle.

Compte tenu de la situation internationale les voyagistes ont noté un recul très important de certaines destinations du bassin méditerranéen. «Égypte, Turquie, Tunisie et Maroc ont chuté. En revanche, des pays comme le Portugal, les îles espagnoles des Canaries ou des Baléares, Malte, la Sicile, et la Grèce sont plébiscités, souligne Benjamin Gourdon. Nous nous sommes adaptés aussi pour proposer de nouvelles offres», dit-il.