Daillet, dur comme un agneau

  • Contre Toulon, Daillet tentera d’amener sa grinta.
    Contre Toulon, Daillet tentera d’amener sa grinta. Jean-Louis Bories
Publié le
Maxime Raynaud

11e journée. Réputé pour sa discrétion et sa gentillesse au quotidien, le défenseur arrivé au Raf cet été de Clermont, est un joueur dur au mal et au duel sur le terrain.

Avec Édouard Daillet, c’est une histoire de dédoublement. Dans son couloir droit. Mais aussi dans sa tête. «Il y a deux Daillet, souffle le défenseur latéral, certainement aligné dans l’axe demain, face à Toulon-Le Las. Parce que si j’étais sur le terrain comme dans la vie, je me ferais bouffer !» Doux dehors, dur sur les pelouses, l’arrière polyvalent serait donc une sorte de caméléon. Une drôle de bête, capable de s’adapter, mais qu’il ne vaut mieux pas croiser lorsqu’elle a enfilé maillot et crampons.

«Édouard est un joueur hyper dur. J’ai rarement vu ça,» dit ainsi Pierre Bardy, son compère de la défense. Bœuf, bison, taureau, les animaux auxquels il a été comparé dans ses différents clubs ne laissent pas de place au doute. Mais, contrairement à ce qu’a pu laisser croire le carton rouge reçu face à Nice II (0-2), le natif de Châteauroux, arrivé cet été du Clermont Foot en compagnie de Charly Pereira-Lage, n’est pas un violent. Rugueux, agressif mais dans la limite. C’est d’ailleurs dans l’Indre que ce «passionné du jeu», comme il se décrit, a peaufiné son tempérament. Par la force des choses.

«Jusqu’à mes 17 ans, j’étais très petit,  sourit-il, voix posée, regard clair. Je jouais milieu défensif au pôle espoirs de la Berrichonne et il me fallait compenser ce manque de taille. Ça a été l’agressivité.» Âgé de 23 ans, «Doudou» pour les intimes, a bien grandi (1,80 m, 80 kg). Mais l’étudiant en 3e année de licence Staps n’a pas changé. «Et je ne changerai pas, clame-t-il. Parce que si aujourd’hui j’enlève ça, sachant ma limite technique, autant que je joue seulement avec mes potes.»

Peyrelade : «Avec lui, tu n’es jamais déçu»

À écouter Laurent Peyrelade, son entraîneur au Raf, ça ne devrait pas arriver. Car outre cette agressivité naturelle, plutôt rare dans l’effectif actuel, le Creusois d’adoption possède d’autres arguments. «Il est polyvalent, a soif d’apprendre, est toujours généreux. Avec lui, tu peux partir jouer un match n’importe où, tu n’es jamais déçu, confie le technicien. Des gars comme ça, c’est indispensable.» Dans ce concert de louanges, une qualité se dégage, pas si éloignée de son engagement physique: l’envie, une sorte de «grinta» toute sud-américaine. «Petit, j’étais même dans l’excès. Mauvais joueur oui, se marre ce perfectionniste assumé, conseillé dans son choix de rejoindre l’Aveyron par l’ex-joueur du Raf et entraîneur de Guéret, Mickaël Bessaque. Mais ça vient de mon éducation. On m’a toujours dit qu’on n’a rien sans rien. Qu’il faut aller chercher les choses. C’est devenu un instinct.» Un instinct dont le Raf a bien besoin par les temps qui courent. 

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