Ne pas laisser la ruralité en poste restante

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O.C.

Aménagement du territoire. Au pied des deux colosses que sont Montpellier et Toulouse, la ruralité veut exister. Les services publics à travers la présence postale sont le reflet d’une mutation nécessaire.

Les campagnes se vident comme les boîtes aux lettres et les dotations de l’État baissent. Ce constat, partagé par tous, Jean-François Richard, maire de Vitrac-en-Viadène, le dresse en écho aux élections régionales : «La ruralité n’est pas représentée sur les listes tout comme la région Aubrac. C’est vrai qu’il y a eu les événements mais on se sent délaissé. Un souci s’ajoute pour nous avec la compétence des transports scolaires qui passent au niveau régional alors qu’on avait déjà du mal avec le Département».

Élus et services publics, même combat

L’enclavement de l’Aveyron par la route voire le train et l’avion, n’est, hélas, pas nouveau. Et l’essor du numérique qui met à mal bien des emplois et les services publics, peut aussi devenir un atout pour la ruralité. Ainsi, La Poste poursuit ses missions de service public (quatre pour être précis avec le service universel postal comprenant la distribution du courrier et des colis six jours sur sept; la mission d’aménagement du territoire; d’accessibilité bancaire et le service public du transport et de la distribution de la presse) tout en s’adaptant aux nouveaux modes de consommation marqués par «la révolution numérique», comme le résume la Direction de La Poste.

«Les élus sont majoritairement conscients que La Poste rend le service le plus étendu possible. Ils sont aussi conscients que ce sont les mêmes qui demandent les services qui ne vont plus à La Poste», fait remarquer Marc Ayral, responsable pour cet «opérateur multimétiers» de la relation avec les élus en Aveyron. Une compréhension qui vient du fait que La Poste (comme l’ensemble des services publics) et les élus locaux sont dans le même bateau. Il s’agit de ne pas sombrer et de se faire entendre de l’État. 

La concertation pour bien mailler le territoire

«L’État est allé trop loin avec les services publics et ne peut plus assumer les charges. C’est aux élus locaux de prendre le relais. La Poste ne remplacera pas les départs. Il va falloir mutualiser mais ce n’est pas négatif, on nous offre la liberté. Reste à se mettre d’accord sur le mode de financement», résume Alain Cézac, maire de Mur-de-Barrez. L’État semble entendre cette réalité de terrain.

Une circulaire du Premier ministre début novembre fait état de cette nécessaire évolution et concertation, indiquant notamment que «le préfet s’assure du bon fonctionnement de la commission départementale de présence postale territoriale qui donne un avis sur le maillage des points de contact de La Poste dans le département». Et les élections régionales permettent de positionner les élus dans ce sens de la concertation puisque, pas plus tard que lundi, le Conseil économique, social et environnemental régional de Midi-Pyrénées a demandé un moratoire pour les services publics en milieu rural. Histoire de bien mailler le territoire sans oublier la ruralité pour préserver la qualité de vie et garantir sa cohésion sociale. Le service public en somme.

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