Régionales : les réactions en Aveyron

À l’issue de ce premier tour, la physionomie politique de la nouvelle région ne correspond pas vraiment aux aspirations des électeurs du département. Lesquels ont donné par leurs suffrages l’avance à Dominique Reynié (30,53%), alors que partout ailleurs ou presque le Front national a vendangé des voix auxquelles il pouvait prétendre.

• Jean-Guillaume Remise, tête de liste en Aveyron du Front National

Je suis ravi. Doublement même. Car au niveau local, les sondages donnaient 18% d’intentions de vote à Louis Aliot. Et ce soir, en Aveyron, nous sommes troisième à presque 22%. De plus, le vote Front National est particulièrement homogène sur le département, entre le rural et l’urbain, avec toutefois de grosses poches de sympathisants dans l’Ouest-Aveyron, le Lévezou ou encore le Sévéragais. Même chose au niveau régional où l’on dépasse de plus de 5 points notre objectif initial. Quant au PS, il fait une chute vertigineuse par rapport aux derniers scrutins. En revanche, la grosse surprise, c’est le score réalisé au niveau régional par Dominique Reynié. En dessous de 20%. C’est un retard que le candidat de la droite ne pourra pas combler au second tour. Par conséquent, le seul candidat apte à barrer la route au PS et mettre fin à ces années de règne, désastreuses pour l’emploi et les finances, c’est Louis Aliot. D’ailleurs, je tiens à prévenir ceux qui ont voté Reynié au premier tour, s’ils font la même chose dimanche prochain, c’est comme s’ils donnaient leur voix à Carole Delga (PS).

• Stéphane Bérard, tête de liste en Aveyron du PS-PRG

Nous devons tirer les enseignements de ce premier tour. Les scores sont bons, au-delà des sondages. Nous lançons un appel à la mobilisation et à l’unité de tous les citoyens et de toutes les forces de gauche pour faire barrage au Front National, notre République ne doit pas s’effondrer. Il en va de notre responsabilité de politique. Il serait très dommageable pour la future grande région que la gauche ne soit pas aux responsabilités. Carole Delga porte le seul projet qui est en adéquation avec l’enjeu de la future région.

• Régis Cailhol, tête de liste en Aveyron Citoyens du Midi

En Aveyron, notre score est faible. C’est une déception, nous espérions plus. En revanche, la liste de Philippe Saurel dépasse les 5% au niveau régional. Le système a encore une fois favorisé les gros partis. Je crois sincèrement que ces élections auraient dû être reportées. Le contexte des attentats a tout bouleversé. Le scrutin a été écrasé par l’actualité. Seul le parti au pouvoir, le PS, et le Front national, ont profité de ce contexte. Pour le deuxième tour, nous nous retirons sans donner de consignes de vote aux électeurs aveyronnais.

• Jean-Claude Luche, sénateur UDI et président du conseil départemental

Ce scrutin se déroule dans une situation nationale particulière. Les enjeux régionaux ont eu du mal à trouver leur place dans une campagne bouleversée par les attentats terroristes dans la capitale. Ainsi, l’abstention a été bien trop élevée, y compris en Aveyron. Les résultats de ce premier tour sont marqués dans notre région par la percée du Front National et par une défaite historique des majorités sortantes de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon. Pour ces dernières, leur bilan et celui du gouvernement qu’elles soutiennent sont sanctionnés. Dans ce contexte, je me réjouis que l’Aveyron ait témoigné à Dominique Reynié l’estime qu’il mérite, en le plaçant en tête dans le département dont il conduit la liste de la droite et du centre que je soutiens. (...) Au 2e tour, il faut se mobiliser sur la liste de Dominique Reynié. Car c’est, comme il l’a souligné, la seule façon de bâtir une alternance constructive.

• Yves Censi, député LR de la 1re circ. de l’Aveyron
   

La liste Les Républicains arrive en tête en Aveyron. Le positionnement politique de Dominique Reynié correspond aux attentes des Aveyronnais. Évidemment, il faut voir, dans le résultat du premier tour, une sanction du gouvernement socialiste. Et, comme partout en France, nous observons une poussée du Front National. Cette élection se déroule dans une très grande région et prend donc l’envergure d’une élection «nationalisée». Il faut s’interroger sur la poussée du FN: chaque fois que les socialistes sont au pouvoir, elle survient; et il ne faut pas négliger l’impact des dramatiques événements récents. Évidemment, j’appelle au rassemblement autour de la liste de Dominique Reynié.

Guilhem Sérieys, tête de liste en Aveyron «Nouveau monde»

Le paysage est structuré par une forte progression du Front National qui doit amener à s’interroger tous ceux qui sont aux responsabilités depuis quelques années. Il faudra bien s’attaquer à ce mal à la racine, en changeant certainement de politique. L’urgence, après le résultat de ce premier tour, est de tout entreprendre pour faire barrage au FN dans cette nouvelle région. Il y a de fortes différences entre les listes conduites par Carole Delga et Gérard Onesta, mais nous allons entamer les discussions nécessaires pour parvenir à un regroupement au second tour.

Anne-Sophie Monestier, n° 2 sur la liste aveyronnaise de Reynié

Au niveau départemental le score de la liste portée par Dominique Reynié est satisfaisant. Les résultats sont bien meilleurs qu’en 2010, et j’observe un recul des socialistes à Rodez et à Millau. Ceci dit, il y a une véritable inquiétude quant à la montée du Front National. Désormais, il faut véritablement que tout le monde se pose des questions. On ne peut plus faire de la politique comme avant. Il y a un ras-le-bol général; nous devons entendre le message des électeurs. J’invite les abstentionnistes à voter, et chacun à regarder sérieusement les programmes qui sont proposés. Derrière le FN, il n’y a pas de projet; il n’y a qu’une famille. Nous, nous proposons un véritable projet pour la grande région. Évidemment, je suis en accord avec propos de Nicolas Sarkozy, lequel rejette tout retrait et toute fusion.

• Dominique Reynié, tête de liste régionale LR UDI

Le premier tour des élections régionales s’est soldé par le net rejet du pouvoir en place, à la région et au gouvernement. Les résultats font apparaître un fort vote FN marqué. Il est la conséquence d’une exaspération et d’une colère face à l’incapacité des gouvernants à combattre le chômage et maintenant à assurer notre sécurité. Paradoxalement, au second tour, le maintien d’un vote FN assurerait la réélection de la majorité socialiste aujourd’hui en place qui a pourtant mis en péril l’avenir de notre région touchée par un chômage massif et un endettement record. Le FN n’a aucun projet, aucune ambition pour notre région sinon de surfer sur les peurs et les malheurs de nos concitoyens. Ceux qui ont tout raté comptent sur ceux qui veulent tout casser pour être réélus. Voter dimanche prochain pour le FN assurerait la réélection des socialistes que les électeurs ont voulu sanctionner. La liste que je conduis est la seule façon de réaliser une alternance constructive. (...)

• Carole Delga, tête de liste régionale PS-PRG-MRC

Ce soir je mesure toute ma responsabilité. Les électeurs m’ont en effet placé en situation d’être le seul rempart aux idées d’extrême droite et d’empêcher ainsi, le 13 décembre, leur victoire dans notre région. Oui, dimanche prochain, notre région doit rester dans le camp de la République. Les résultats nationaux démontrent que le populisme gagne du terrain, car son terreau, c’est la peur, le malheur. Les résultats nationaux démontrent que nous devons nous mobiliser. (...) Je le dis ce soir avec gravité : l’extrême droite à la tête de notre Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées serait un immense gâchis et une insulte à notre Histoire. Ma première responsabilité est d’appeler et de réaliser au rassemblement le plus large. Je m’y engage solennellement. Ce rassemblement concerne d’abord les électeurs de gauche. La situation politique nous oblige à être à la hauteur des événements, à la hauteur des attentes de toutes celles et de tous ceux qui ne veulent pas de l’extrême droite. Dès ce soir, j’entends dialoguer avec tous, dans la clarté et la transparence, pour créer les conditions d’une dynamique victorieuse. (...) Toutes celles et tous ceux qui souhaitent que notre région reste un territoire ouvert et fraternel. Je lance un appel citoyen aux abstentionnistes qui demeurent, hélas, trop nombreux dans notre région, et au-delà, dans notre pays. (...) Ma deuxième responsabilité, et j’en suis bien consciente, sera de mener, une fois élue présidente, une politique nouvelle tant dans ses pratiques au quotidien que dans son action et dans sa vision. (...) Durant ma campagne, j’ai appelé à une Région forte dans une République forte. Cette région forte, c’est une région qui défend son identité et sa culture en les déployant. (...) Mon engagement ma détermination, sont double : battre dimanche prochain l’extrême droite mettre en place une nouvelle pratique politique. (...)