La baisse des tarifs met de nouveau les chauffeurs de VTC dans la rue

  • Des chauffeurs VTC en grève le 18 décembre 2015 à Paris
    Des chauffeurs VTC en grève le 18 décembre 2015 à Paris AFP - KENZO TRIBOUILLARD
  • Des chauffeurs VTC en grève rassemblés le 18 décembre 2015  aux abords de l'aéroport  aéroport Charles de Gaulle à  Roissy
    Des chauffeurs VTC en grève rassemblés le 18 décembre 2015 aux abords de l'aéroport aéroport Charles de Gaulle à Roissy AFP - KENZO TRIBOUILLARD
  • Des chauffeurs VTC en grève le 18 décembre 2015 à Paris
    Des chauffeurs VTC en grève le 18 décembre 2015 à Paris AFP - KENZO TRIBOUILLARD
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Centre Presse Aveyron

"Être VTC aujourd'hui en France, c'est un piège": pour protester contre les baisses de tarifs décidées par des plateformes de réservation, des chauffeurs VTC en grève ont manifesté vendredi en région parisienne.

Répondant à l'appel de trois associations (SETP, CAPA VTC et Actif-VTC), environ 200 chauffeurs ont garé pendant plusieurs heures leurs voitures devant le palais des congrès de la porte Maillot, à l'ouest de Paris, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le rassemblement a été levé en fin de journée après qu'une délégation a été reçue par des représentants du secrétariat d'État aux Transports, de Bercy et du ministère de l'Écologie, a indiqué à l'AFP Helmi Mamlouk, président de l'association CAPA-VTC.

Les autorités ont été "plutôt à l'écoute et ont bien pris note de nos revendications", a-t-il dit. Il espère désormais la tenue prochaine "d'une table ronde avec tous les acteurs de la profession -taxis, VTC, pouvoirs publics- pour mettre les choses au clair et trouver des solutions".

"Le mouvement a été levé, tout le monde est parti", a dit Jean-Luc Albert, secrétaire général d'Actif-VTC, saluant "un mouvement terminé sans heurts et sans casse".

Une partie des chauffeurs avaient mené dans la matinée une opération escargot sur les autoroutes A1 et A6 depuis les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle (nord) et Orly (sud).

A quelques heures des premiers départs en vacances, cette manifestation a provoqué des difficultés de circulation en région parisienne, avec des bouchons cumulés deux fois plus nombreux que la moyenne habituelle.

Place Maillot, quelques banderoles étaient placées sur des berlines avec les messages "chauffeurs en colère" ou encore "ubérisation = paupérisation". Sur les carrosseries, quelques messages : "VTC en colère", "Uber Stop", "Chers clients, vos chauffeurs vous aiment mais sont épuisés".

Très applaudi, Helmi Mamlouk (CAPA-VTC) s'était fait le porte-voix du "ras-le-bol" des chauffeurs. "Le marché s'effrite complètement (...) on demande aujourd'hui que le gouvernement nous défende", avait-il lancé au micro.

- '30 euros pour 11 heures' -

Les VTC, qui sont 9.000 en Ile-de-France, selon la fédération des exploitants de ces véhicules, se tournent aujourd'hui vers l'État pour obtenir notamment l'instauration de tarifs minimums, à l'instar des taxis.

"Beaucoup de VTC ont cru pouvoir gagner leur vie décemment" mais "être VTC aujourd'hui en France, c'est un piège (...) ils se retrouvent endettés, dans une précarité totale et sans cadre juridique clair et précis", a expliqué à l'AFP Mohamed Radi, secrétaire général de l'association VTC de France.

Les chauffeurs s'estiment victimes de la guerre des prix qui fait rage entre les éditeurs d'applications de réservation par smartphone (Uber, Chauffeur Privé, etc.), mais aussi entre ces sociétés et les taxis.

Le mastodonte du secteur, Uber, a décidé début octobre de réduire de 20% ses tarifs à Paris, et le minimum de course est passé de huit à cinq euros, déclenchant déjà deux mobilisations de chauffeurs. La société assure que la baisse des prix s'accompagnera automatiquement d'une hausse de la clientèle, réfutant ainsi toute diminution du chiffre d'affaires.

En moyenne, tous frais déduits (commission, taxe, location du véhicule, essence), il reste 2.000 euros par mois à un chauffeur qui travaille "70 à 90 heures par semaine", soit nettement en dessous du Smic horaire, assure Emmanuel Spina, adhérent à Actif-VTC. "Certains vont au-delà de 90 heures et dorment dans les voitures", affirme-t-il.

Selon Djaffar Zemmam, patron d'une flotte de cinq chauffeurs, depuis la baisse des prix par Uber, "chaque chauffeur perd minimum 100 euros par jour", au point que certains gagnent en net "30 euros par jour pour 11 heures de boulot".

Les VTC réclament plus largement d'être davantage associés à la gestion des applications mobiles.

Source : AFP

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