Un cuisinier au chevet d’Anaël

  • Pour soutenir le petit Anaël, le cuisinier Julien Amat (à droite) est venu déposer son carnet de recettes chez David Olier, du café la Pachole à Rodez.
    Pour soutenir le petit Anaël, le cuisinier Julien Amat (à droite) est venu déposer son carnet de recettes chez David Olier, du café la Pachole à Rodez. Repro CP
Publié le , mis à jour
Laurent Roustan

Anaël est un gamin de quatre ans comme un autre : vivant, les yeux découvrant le monde, curieux de tout, oui mais seulement...

Depuis deux ans, Anaël Ruant livre avec ses parents un combat au quotidien contre un épendymome, entendez par là une tumeur au cerveau qui menace en permanence son existence. Après une quinzaine d’interventions chirurgicales, le petit bonhomme n’est aujourd’hui plus opérable, mais son état nécessite des soins constants.

Privé de parole, séquelles d’une lourde opération, Anaël n’en démord pas et apprend la langue des signes pour raconter encore des histoires d’enfant. Et son innocence semble le défendre, pour l’instant, de toute issue funeste. Il peut compter bien sûr sur l’aide inconditionnelle de ses parents, qui ont tout sacrifié, carrière et économies, pour être 24 heures sur 24 près de lui. Mais pas que. Les Ruant, originaires du Lot-et-Garonne, depuis peu installés en Gironde et qui, de leur propre aveu, s’interdisent de «craquer», ont trouvé dès le début du calvaire d’Anaël des soutiens auprès de leurs voisins, qu’ils soient proches ou lointains.

«Les quatre saisons d’Anaël»

Parmi eux par exemple, les rugbymen du SU Agen, qui font bloc autour de lui et l’invitent régulièrement pour donner les coups d’envoi de leurs matches. Ou encore quelques «étoiles» venues des meilleures tables de France, c’est-à-dire la mobilisation de quelques cuisiniers de haut vol pour qu’Anaël et les siens gardent encore goût à la vie.

Quatre chefs de renom, dont deux étoilés et un ancien, ont ainsi mis la main à la pâte pour concocter, il y a deux ans, un premier repas gastronomique pour quelque 250 convives, qui a permis de récolter 14 000€ entièrement reversés à l’association A2CM, créée pour s’occuper d’Anaël et de ses frais médicaux.

Cette année, les quatre chefs remettent le couvert, en sortant un «carnet» de recettes originales intitulé «Les quatre saisons d’Anaël», où chacun, aidé de son second de cuisine, a préparé une saison de petits plats savoureux censés, en nous donnant l’eau à la bouche, nous entrouvrir un peu le cœur.

Le cuisinier ruthénois Julien Amat se mobilise

Parmi eux, le seul à n’avoir pas encore d’étoile mais qui aspire un jour à rejoindre la constellation des «toqués», le Ruthénois Julien Amat s’est dit profondément touché par le cas d’Anaël. Œuvrant au Carré gourmand, à Boé près d’Agen (Lot-et-Garonne), il est le fils de Jack Amat, patron jusqu’à il y a une dizaine d’années du restaurant ruthénois le Saint-Amans, l’une des anciennes bonnes adresses du Piton.

Mobilisé auprès de la famille Ruant depuis les premiers jours, il signe dans ce carnet de recettes la saison du printemps: tartare de magret de canard, fraîcheur de langoustines, merlu du Pays Basque ou carré de cochon ibérique sans oublier les diamants de chocolat à la crème d’avocat banane, voilà de quoi, sans oublier l’été, l’automne et l’hiver, de quoi nous agiter les papilles pour la bonne cause.

Revenant régulièrement à Rodez, avec pourquoi pas la perspective de reprendre un jour le flambeau du père Jack près de la cathédrale, Julien est venu rendre visite à ses amis, et quelques commerçants de ses relations pour y mettre en dépôt-vente ce carnet de recettes (1), dont les profits iront directement à l’association qui soutient Anaël. Afin que ses saisons puissent demeurer celles d’un enfant comme les autres.

(1) Le carnet de recettes «Les 4 saisons d’Anaël» est en vente au prix de 15€ au café la Pachole, rue de Bonald à Rodez, et à la poissonnerie Aderhold, route d’Espalion à Onet-le-Château. Les personnes intéressées pour prendre en dépôt-vente ce livre peuvent écrire à anael.2ans@gmail.com ou téléphoner à Julien Amat au 0621247509.

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