Rodez : Clément Caors, la fièvre du judo plus forte que tout

  • Incapable de marcher seul de l’automne 2014 à juin dernier, le Ruthénois Clément Caors a renfilé ensuite très vite sa tenue de combat. Et ça plane à nouveau pour cet hyperactif venu 
au judo à l’âge de 4 ans.
    Incapable de marcher seul de l’automne 2014 à juin dernier, le Ruthénois Clément Caors a renfilé ensuite très vite sa tenue de combat. Et ça plane à nouveau pour cet hyperactif venu au judo à l’âge de 4 ans. Jean-Louis Bories / Centre Presse
Publié le , mis à jour
Aurélien Parayre

Conseiller technique fédéral et tout récent champion de la grande région avec ses équipiers du Judo Rodez Aveyron, le Ruthénois de 27ans revient de loin. Blessé gravement au genou gauche et tenu éloigné des tapis plusieurs mois par des complications, suites de ses opérations, il retrouve aujourd’hui ses moyens. Et compte bien en profiter. Récit tout en pudeur mais haut en douleurs.

Il est débordé. Entre les entraînement qu’il dispense à la section sportive au collège Saint-Jo à Rodez, ses séances collectives pour préparer le championnat de France par équipes le 6 mars prochain ou encore les réunions toulousaines à Ligue, oui, il a un emploi du temps chargé, Clément Caors. Mais, p..., qu’il aime ça!

Lui qui est resté plus de six mois sans pouvoir marcher seul. Passé surtout par des moments de doutes intenses, cloué dans un lit d’hôpital, prisonnier de tubulures, "jusqu’à neuf perfusions à la fois", se remémore-t-il. Et si, évidemment, la situation ne peut convenir à personne, elle a de quoi rendre fou un jeune homme hyperactif. "Comme beaucoup de judokas, mes parents m’ont mis au judo à l’âge de 4 ans parce qu’ils me trouvaient, disons, “dynamique”, explique-t-il dans un large sourire. Ça a marché, enfin, sur le moment... "

Staphylocoque et descente aux enfers

Plus haut, plus vite, plus fort. "C’est vrai que j’ai tendance à être dans l’excès pour pas mal de choses", confie le gaillard de 27ans, qui combat aujourd’hui dans la catégorie des -73kg, mais qui est descendu par le passé jusqu’en -60 kg. Toujours sur la brèche, dans l’activité, à outrance donc. Alors, aujourd’hui, presque 18 mois ont passé, mais ce matin de septembre 2014 reste gravé dans sa mémoire. "Sur un footing, j’ai le genou qui s’est bloqué. Tout de suite, j’ai pensé à un blocage méniscal." Autrement dit, une «petite» blessure qui ne l’aurait pas empêché de disputer, un mois et demi après, les championnats de France individuels de 1re Division. Ceux-là même qui, un an auparavant à Marseille, alors qu’il découvrait ce niveau, ont été durs à vivre après une élimination prématurée "un peu bête" et pas vraiment digérée.

Sauf que l’IRM réalisée en urgence est bien plus alarmiste. "Sur le coup, je n’ai pas cru le radiologue", se souvient-il. Pourtant tous les spécialistes sont formels. Dans la bouche du patient, voilà le diagnostic: "J’avais un morceau de fémur de 2 cm par 1 qui s’était arraché et se baladait dans le genou !" Le début d’un cauchemar long de plusieurs mois. Car du coup, les interventions chirurgicales vont s’enchaîner. Mais à chaque fois, une seule chose rythme leur calendrier: la possibilité de retrouver au plus vite le tapis. Le plus fort, c’est qu’il y parvient durant l’automne, contre avis médical. Il faut dire qu’un championnat de France, ça ne se refuse pas.

Ce week-end aux "France" à Lyon

"Je me disais que je n’aurais peut-être plus jamais cette chance d’y participer, décrit-il. Ces sensations, cette odeur, la pesée... des instants à part." Et tant pis si, évidemment, pas à 100%, les résultats ne suivent pas. Il faut dire que le Ruthénois subit une ostéotomie tibiale. Traduit comme suit, là encore par le patient : "On m’a coupé le tibia, mis un coin pour le relever, puis posé une plaque et cinq vis." Le tout sur fond de greffe osseuse et retrait du morceau d’os détaché. Mais le 18 décembre, c’est "la descente aux enfers", "le fond du gouffre".

Poussée de fièvre et infection. Clément Caors est au plus mal. "J’avais chopé un staphylocoque" : "un mois et demi d’antibiothérapie" et des kilos perdus en pagaille. Un vrai combat, loin des tapis cette fois. Un combat qui dure. Qui l’amène proche des limites. D’autant que le rythme des interventions ne faiblit pas. Avec, entre autres, une nouvelle pour "retrouver la flexion". Et une dernière, en juin dernier, liée à cet hiver cauchemardesque: l’ablation de la vésicule biliaire. Avant que la course contre la montre ne reprenne. "J’espérais bien pouvoir combattre début octobre pour tenter de monter en 1re Division", indique celui qui dit aussi que le soutien de l’entourage, "ma copine, mes parents, mes amis, le monde du judo", a tant compté dans les moments difficiles.

Début août: reprise en douceur. Fin du mois: stage international à Barcelone. Clément Caors n’est alors pas à 100%. Il ne l’est d’ailleurs toujours pas aujourd’hui. Mais bien là pour ses combats importants de l’automne. Ceux-là qui le préparent aussi au grand rendez-vous de janvier dernier quand, lui et ses potes du JRA, deviennent champions de la grande région. Une première étape avant les «France» ce week-end. Et la préparation, forcément intense, qui va avec. Il a un emploi du temps chargé, Clément Caors. Mais, p..., qu’il aime ça!

Voir les commentaires
Sur le même sujet
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?