Valls: "On a fermé les yeux sur la progression des idées extrémistes du salafisme"

  • Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian le 22 mars 2016 à l'Elysée à Paris
    Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian le 22 mars 2016 à l'Elysée à Paris AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls a estimé mercredi sur Europe 1 que "partout en Europe et aussi en France", "on a fermé les yeux" sur la progression des "idées extrémistes du salafisme".

"On a fermé les yeux, mais partout en Europe et aussi en France, sur la progression des idées extrémistes du salafisme dans des quartiers qui à travers ce mélange de trafics de drogues et d'islamisme radical ont perverti (...) une partie de la jeunesse", a dit Manuel Valls, interrogé sur des propos du ministre des Finances Michel Sapin, qui a évoqué une "naïveté" des autorités belges face au communautarisme.

"C'est cette action que nous devons mener. Je ne suis pas là pour donner des leçons aux Belges", a fait valoir le Premier ministre, se démarquant de son ministre. "Nous aussi avons des quartiers sous l'emprise des trafics de drogue et de salafistes", a souligné M. Valls.

Interrogé mardi soir sur LCI, Michel Sapin avait estimé que les autorités belges avaient "peut-être" pêché par "naïveté" face au phénomène de la radicalisation islamiste. "Je pense qu'il y a eu une volonté ou une absence de volonté de la part de certains responsables politiques, peut-être par envie de bien faire, peut-être par sentiment que pour permettre une bonne intégration, il faut laisser les communautés se développer", a déclaré le ministre des Finances.

"Mais nous savons, et la France le sait peut-être plus encore que d'autres, que ça n'est pas la bonne solution (...) Lorsqu'un quartier est en danger de se communautariser, on doit agir, on doit agir par une politique de la ville, par une politique d'intégration, par l'école, par la langue", a ajouté M. Sapin.

Pour Manuel Valls, "l'Europe a été attaquée, parce que c'est l'Europe. Donc, la réponse, elle doit être européenne. Et aujourd'hui, la Belgique et la France sont plus que jamais unies face au terrorisme".

"Nous devons être capables de réagir face à l'extension de l'islamisme radical, au salafisme, qui se propagent dans un certain nombre de nos quartiers (...) C'est un combat de longue haleine, à l'intérieur et à l'extérieur. C'est même, il faut le dire à nos concitoyens, une affaire d'une génération", a poursuivi le Premier ministre.

Selon lui, "quand on a des milliers d'individus qui se sont radicalisés, qui épousent les thèses salafistes, qui au fond, refusent le modèle de société qui est le nôtre, fait de tolérance, de laïcité, d'égalité entre les femmes et les hommes, la démocratie, qui peuvent propager un moment cette idéologie de mort, c'est en effet un combat de très longue haleine avec les armes de l'état de droit".

Source : AFP

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