Etats généraux du rail : qu'espèrent les usagers, élus et cheminots ?

  • Pour Christian, usager régulier,  «la SNCF devrait adapter ses trains en fonction du nombre de passagers».
    Pour Christian, usager régulier, «la SNCF devrait adapter ses trains en fonction du nombre de passagers». CP
  • Le maire de Capdenac connaît bien les problématiques ferroviaires.
    Le maire de Capdenac connaît bien les problématiques ferroviaires. RDS
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Joël Born avec PH.H

Aujourd’hui, à Capdenac, se déroule la première des 36 rencontres programmées par le conseil régional dans le cadre d’une vaste consultation sur le rail et l’intermodalité. Qu’en pensent élus, cheminots, usagers...

Aujourd’hui, à Capdenac, se déroule la première des 36 rencontres programmées par le conseil régional dans le cadre d’une vaste consultation sur le rail et l’intermodalité. Qu’en pensent élus, cheminots, usagers...

  • Pour les passagers «la SNCF devrait mieux s’adapter»

Bagages sous le bras, Béatrice et Christian attendent en gare de Rodez leur prochain train à destination de Brive, direction Paris. Comme de nombreux Aveyronnais, ils rejoignent occasionnellement la capitale. «Mais c’est à chaque fois une surprise, lance Béatrice. On ne sait jamais si l’on va arriver à l’heure ou non.»

«Notre fille prend souvent le train de nuit et combien de fois elle est arrivée avec plusieurs minutes de retard, voire une heure», déplorent-ils. Par ailleurs, pointé du doigt par beaucoup de voyageurs, le changement à Brive «est bien trop court, de quelques minutes seulement, pour pouvoir changer de train sereinement, estime Christian. On voit à chaque fois les passagers se précipiter pour changer de train et il suffit que le TER prenne du retard pour rater la liaison vers Paris.»

Pour le couple, «la SNCF devrait adapter ses trains en fonction du nombre de passagers». «Combien de fois on a vu des wagons bondés durant les vacances, sans que les personnes ne puissent trouver une place», affirment-ils. En revanche, ils saluent «le nombre de trains qui partent de Rodez, et leur fréquence. De ce côté-là, nous n’avons pas à nous plaindre».

  • Les usagers s’interrogent «sur les pratiques commerciales»

Pour le délégué régional de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) la consultation d’aujourd’hui à Capdenac doit permettre «de soulever plusieurs problèmes». Alain Berthoumieu s’interroge notamment sur la volonté «réelle des dirigeants de la SNCF de rendre rentable la ligne Rodez-Paris, en particulier celle du train de nuit». Par exemple, «il est inadmissible que des voyageurs soient obligés de descendre à 1h30 du matin à Brive pour reprendre le train de nuit», tempête Alain Berthoumieu.

D’autant que les infrastructures de la ligne «sont très récentes». «On n’incitera les voyageurs à emprunter ces lignes que lorsqu’elles seront fiables, souligne le délégué régional de la Fnaut. Si toutes les conditions sont réunies, l’équilibre financier est très proche.»

Autre point de discorde, celui de ligne des Causses, qui va de Béziers jusqu’à Neussargues. «Là encore, si l’on déplore la faible fréquentation de la ligne, il faut s’interroger les pratiques commerciales de la SNCF sur cette ligne», glisse Alain Berthoumieu. D’autant que cette ligne pourrait avoir son utilité «dans le cas où la ligne TGV serait prolongée jusqu’à Clermont-Ferrand». En outre, le rapport du député Duron sur l’avenir des Trains d’équilibre du territoire (TET) «ne fait que le constat de ce qui ne fonctionne pas et ne se penche nullement sur les causes de ces dysfonctionnements». 

  • Les cheminots CGT veulent améliorer les temps de trajet

Les cheminots CGT et leur responsable départemental Bruno Hautefeuille seront présents, ce soir, en terre capdenacoise pour prendre part à cette première rencontre des États généraux du rail. «C’est une bonne initiative, reconnaît le représentant syndical, mais tout va dépendre de ce qu’il en ressortira.»

Dans tous les cas, les cheminots aveyronnais viendront avec des arguments et des propositions à défendre. «Il faut améliorer les horaires, les temps de trajet, augmenter là où c’est possible le nombre de relations», explique Bruno Hautefeuille. Entre autres revendications, les cheminots CGT réclament une meilleure continuité entre Brive, Toulouse et Rodez.

Mais également entre Sévérac-le-Château, Mende et Clermont-Ferrand, d’une part; Sévérac, Millau et Béziers, d’autre part. «Aujourd’hui, sur la ligne Millau-Béziers, presque plus rien ne roule et l’Aubrac est menacé», insiste le représentant syndical. Depuis longtemps également, les cheminots CGT demandent une liaison plus directe entre Rodez et Paris.

«Pour le dernier train de jour au départ de Paris, en fin de journée, il arrive régulièrement que les voyageurs soient obligés de prendre un bus à Brive et l’on arrive à 2 heures, voire 2h30 du matin à Rodez», témoigne Bruno Hautefeuille. De la même façon, les cheminots aveyronnais estiment qu’il est envisageable d’assurer une liaison ferroviaire entre Rodez et Toulouse en moins de 2 heures (contre 2h12 actuellement pour le plus rapide), en évitant quelques arrêts dans « l’Albigeois qui est mieux desservi. » «C’est possible en 1h50», assure le porte-parole des cheminots CGT. 

Le maire de Capdenac connaît bien les problématiques ferroviaires.
Le maire de Capdenac connaît bien les problématiques ferroviaires. RDS

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