Australie: le français DCNS remporte un mégacontrat de sous-marins à 34 milliards d'euros

  • Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull (C) et le chef de la marine le vice-amiral Tim Barrett (D) le 26 avril 2016 à Adelaide
    Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull (C) et le chef de la marine le vice-amiral Tim Barrett (D) le 26 avril 2016 à Adelaide AFP - James Knowler
  • Construction d'un sous-marin Barracuda par le groupe DCNS le 22 octobre 2014 dans l'usine de Cherbourg-Octeville
    Construction d'un sous-marin Barracuda par le groupe DCNS le 22 octobre 2014 dans l'usine de Cherbourg-Octeville AFP/Archives - CHARLY TRIBALLEAU
  • Le patron de DCNS Hervé Guillou lors d'un discours le 23 juillet 2015 à Lorient
    Le patron de DCNS Hervé Guillou lors d'un discours le 23 juillet 2015 à Lorient AFP/Archives - FRED TANNEAU
  • Un sous-marin Barracuda en construction le 22 octobre 2014 dans l'usine de DCNS à  Cherbourg-Octeville
    Un sous-marin Barracuda en construction le 22 octobre 2014 dans l'usine de DCNS à Cherbourg-Octeville AFP/Archives - CHARLY TRIBALLEAU
  • Les principaux contrats de vente d'armes de la France
    Les principaux contrats de vente d'armes de la France AFP - Simon MALFATTO, Tamara HOHA
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Centre Presse Aveyron

Le groupe français DCNS a remporté mardi face à ses concurrents allemand et japonais un mégacontrat estimé à 34 milliards d'euros en vue de la construction de la prochaine génération de sous-marins australiens.

Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a annoncé que l'offre française "présentait les meilleures capacités pour répondre aux besoins uniques" de son pays.

Parfois surnommé "le contrat du siècle", la commande australienne, d'un montant estimé à 50 milliards de dollars australiens (34,5 milliards d'euros), est le plus important contrat de défense passé par l'Australie.

Il porte sur 12 sous-marins océaniques Shortfin Barracuda Block A1 qui devront remplacer les sous-marins conventionnels (à propulsion diesel ou électrique) de la classe Collins, qui datent des années 1990 et sont censés ne plus être utilisés à partir de 2026.

S'il est confirmé, il sera le plus important conclu par la France avec un pays étranger.

L'ampleur des retombées économiques, et notamment la part qui reviendra aux industriels français, est cependant impossible à préciser pour le moment car le choix de DCNS ouvre la voie à des négociations exclusives qui permettront de définir les contours exacts du contrat.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui estime qu'"une partie significative" du gâteau reviendra à la France, se rendra "en Australie dans peu de jours pour établir la feuille de route" du projet. Les négociations devraient aboutir d'ici la fin 2016 ou le début 2017, a-t-on indiqué dans son entourage.

Le contrat porte également sur la maintenance et la formation des équipages.

Il comprend aussi les systèmes de combat des sous-marins qui seront, eux, américains et représentent environ 30% du total (soit environ 10 milliards d'euros), a-t-on indiqué à Paris, où l'on espère que la partie sonars soit décrochée par le français Thales.

Mais, sans attendre le détail de la partition, la France comme l'Australie s'attendent à des effets positifs sur l'emploi.

- "3.000 à 4.000 emplois" probables en France -

"Ce nouveau succès sera créateur d'emplois et de développement en France comme en Australie", a réagi l'Elysée tandis que l'entourage du ministre de la Défense évoquait un ordre de grandeur "probablement de 3.000 à 4.000 emplois" pérennisés en France par ce contrat.

Une échelle confirmée par le groupe lauréat : environ 4.000 personnes en France vont être mobilisés à des degrés divers par ce contrat qui nécessitera 4 millions d'heures de travail pour DCNS et ses sous-traitants.

Le processus d'appel d'offres était politiquement sensible, avec en toile de fond les craintes pour l'avenir de l'industrie navale australienne.

Canberra cherchait à obtenir des assurances qu'une grande partie du processus de fabrication serait réalisée en Australie de façon à maximiser la participation et l'emploi de l'industrie australienne.

"C'est une entreprise nationale capitale", a déclaré le Premier ministre australien lors d'une conférence de presse à Adelaide, où les sous-marins seront construits.

"Le choix par l'Australie de la France et de DCNS comme partenaires pour la construction de 12 sous-marins est historique", lui a répondu la présidence française dans un communiqué.

"Il marque une avancée décisive dans le partenariat stratégique entre les deux pays, qui vont coopérer durant 50 années sur l'élément majeur de souveraineté que représente la capacité sous-marine."

DCNS, spécialiste français du naval de défense détenu par l'Etat et Thales était en concurrence avec l'allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et un consortium emmené par Mitsubishi Heavy Industries et soutenu par le gouvernement japonais.

L'Australie a annoncé en février une importante rallonge de son budget de Défense pour faire face aux enjeux géopolitiques en Asie-Pacifique.

Source : AFP

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