Nevers: le "dentiste de l'horreur" condamné à huit ans de prison

  • Croquis d'audience en date du 8 mars 2016 de Jacobus Marinus, lors de son procès à Nevers
    Croquis d'audience en date du 8 mars 2016 de Jacobus Marinus, lors de son procès à Nevers AFP/Archives - BENOIT PEYRUCQ
  • Des patients du Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" à leur arrrivée le 8 mars 2016 au tribunal de Nevers
    Des patients du Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" à leur arrrivée le 8 mars 2016 au tribunal de Nevers AFP/Archives - PHILIPPE DESMAZES
  • Les pièces du dossier du procès du Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" empilées le 8 mars 2016 au tribunal de Nevers
    Les pièces du dossier du procès du Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" empilées le 8 mars 2016 au tribunal de Nevers AFP - PHILIPPE DESMAZES
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Centre Presse Aveyron

Le Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" pour avoir mutilé des dizaines de patients dans la Nièvre, a été condamné mardi à huit ans de prison par le tribunal correctionnel de Nevers.

Le tribunal, devant lequel il avait été jugé en mars et qui rendait sa décision mardi après avoir délibéré, a ordonné le maintien en détention du prévenu et assorti sa peine d'une interdiction d'exercer définitive et de plusieurs amendes d'un montant total de 10.500 euros.

Lors du procès, du 8 au 14 mars, la procureure de la République à Nevers, Lucile Jaillon-Bru, avait requis huit ans de prison en faisant écho à une expertise psychologique selon laquelle la personnalité du dentiste néerlandais alliait "absence totale de compassion" et "cupidité".

La magistrate avait dénoncé le "désastre sanitaire" causé par cet homme de 51 ans, auteur de "violences dont le but ultime était d'obtenir des remboursements" toujours plus importants de l'assurance maladie.

Avant l'audience, des victimes avaient raconté à l'AFP leurs souffrances, évoquant "huit dents" arrachées d'un coup, un "trou énorme" laissé dans la bouche et des infections à répétition. Des souffrances payées au prix fort et qui perdurent encore pour beaucoup.

Contactée via son cabinet, l'avocate du prévenu, Me Delphine Morin-Meneghel, n'était pas joignable dans l'immédiat.

A l'audience, Mark Van Nierop, au visage bouffi, était resté quasi mutique dans le box, se bornant à répondre à la plupart des questions par un laconique "pas de commentaire". Son avocate avait plaidé qu'il avait "besoin de paraître pour être".

- Fuite au Canada -

En 2008, c'est un homme avenant, à la carrure de rugbyman et qui menait grand train, que les habitants de Château-Chinon (centre) avaient vu débarquer. Dans ce désert médical notoire, l'arrivée du dentiste, recruté par un chasseur de tête, était une aubaine.

Mais dès 2011, les plaintes de patients commencent à s'accumuler. Ceux-ci dénoncent des soins douloureux et mal réalisés, ainsi que des surfacturations et diverses malversations. Sous l'impulsion d'un de ces malheureux patients, un collectif est créé. Il recensera jusqu'à 120 victimes.

Inquiété par la justice française en 2013, Mark Van Nierop prend la fuite au Canada. Il y est interpellé en septembre 2014 alors qu'il tente de mettre fin à ses jours, avant d'être remis à la justice néerlandaise puis française.

Sur une centaine de victimes, la procureure avait retenu des mutilations pour 53 d'entre elles, demandant une requalification des faits pour 20 autres, notamment en "violences avec préméditation", et trois relaxes.

Au final, le prévenu a été relaxé des faits de violences sur six victimes et de certains faits d'escroquerie, le tribunal ayant aussi requalifié les faits pour deux patients.

Le tribunal a statué sur une partie seulement des préjudices et renvoyé pour le reste à une audience, prévue le 16 juin, "pour statuer sur les préjudices patrimoniaux".

Source : AFP

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