Euro-2016: après les violences de Marseille, Turquie-Croatie autre match à risque

  • Les spectateurs quittent le stade du vélodrome à Marseille, le 11 juin 2016 après des heurts entre supporters
    Les spectateurs quittent le stade du vélodrome à Marseille, le 11 juin 2016 après des heurts entre supporters AFP - Valery HACHE
  • Un supporteur anglais (C) est maîtrisé par des policiers après des heurts, le 11 juin 2016 à Marseille
    Un supporteur anglais (C) est maîtrisé par des policiers après des heurts, le 11 juin 2016 à Marseille AFP - LEON NEAL
  • Des gaz lacrymogènes lancés pour disperser des supporteurs de foot anglais, le 11 juin 2016 à Marseille
    Des gaz lacrymogènes lancés pour disperser des supporteurs de foot anglais, le 11 juin 2016 à Marseille AFP - LEON NEAL
  • Les affrontements ont fait plus de trente blessés
    Les affrontements ont fait plus de trente blessés AFP - LEON NEAL
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Centre Presse Aveyron

Place au football? Après les affrontements entre supporters anglais et russes à Marseille, dans le stade et au coeur de la ville, l'Euro-2016 se poursuit dimanche à Paris avec Turquie-Croatie, un autre match classé à risque, au Parc des Princes.

L'entrée en lice dimanche des champions du monde allemands, contre l'Ukraine à Lille à 21h00? Largement éclipsée par les 35 blessés, dont trois "grièvement" en plus de ce supporter anglais entre la vie et la mort après avoir été frappé à coups de barre de fer. Le match entre la Russie et l'Angleterre samedi au stade Vélodrome avait été classé à risque. Le pronostic s'est vérifié.

Pour The Sun, le quotidien populaire anglais, les coupables sont en tout cas clairement définis dimanche: "les hooligans et voyous russes", dont certains étaient armés de couteaux. De même pour Bild, en référence aux incidents à l'intérieur du Vélodrome marseillais: "Les casseurs russes attaquent les supporters anglais", titre ainsi le quotidien populaire allemand.

Pour The Guardian, le quotidien anglais de centre-gauche, pas de coupable désigné par contre. Mais on pourrait voir dans ces nouveaux affrontements impliquant des supporters du onze de Rooney and co "le gêne bâtard inscrit dans l'ADN du foot anglais".

- 'Euro-honte' pour Marca -

"Euro-honte" pour le quotidien sportif espagnol Marca, "La barbarie hooligan est de retour en Europe" pour AS, autre journal sportif espagnol, "La folie des hooligans à l'Euro: bataille dans le port de Marseille", titre La Repubblica à Rome, "L'Euro est déjà gagné par la peur" pour L'Equipe en France, "Retour aux années noires" pour le Mail on Sunday londonien: tous les grands journaux européens mettaient en exergue ces affrontements de samedi à Marseille.

Ces violences, parties samedi après-midi sur le Vieux-Port entre des supporters en majorité britanniques, mais aussi des Russes et des Français, feront-elles tache d'huile?

A Nice, en tout cas, une bagarre a aussi éclaté samedi soir, entre des Niçois et des supporters nord-irlandais. Pour un bilan de sept blessés, dont un souffrant d'un traumatisme crânien, avant le match qui doit opposer aujourd'hui à 18h00 la Pologne et l'Irlande du Nord à l'Allianz Riviera niçoise.

Ce dimanche à 15h00, le Parc des Princes à Paris accueillera lui le match Turquie - Croatie, deuxième des cinq rencontres de cet Euro, après Russie-Angleterre, classées "niveau 3" sur une échelle de risques de 4.

Les trois autres sont Allemagne-Pologne jeudi au Stade de France, Angleterre-Pays de Galles le même jour à Lens, et enfin Ukraine-Pologne le 21 juin, une nouvelle fois à Marseille.

Tous feront l'objet d'un dispositif de maintien de l'ordre renforcé.

- 'Pas de constat d'échec' -

En ce qui concerne les violences de samedi à Marseille, le chef de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), interrogé par l'AFP, ne voit en tout cas pas matière à remise en cause: "Il n'y a pas de constat d'échec, dans la mesure où l'intervention rapide et efficace des forces de l'ordre a permis de circonscrire les incidents", a estimé le commissaire Antoine Boutonnet.

Vers 17h30 samedi, plus de trois heures avant le match Angleterre-Russie, un supporter anglais a en tout cas reçu "des coups de barre de fer, vraisemblablement à la tête", selon une source policière. Et son pronostic vital était engagé, selon le préfet de police Laurent Nunez.

Vers 00h30, de nouveaux incidents ont éclaté sur le Vieux-Port, où avaient convergé jeunes marseillais, supporters anglais et quelques supporters russes, à l'issue du match qui s'est conclu sur un nul (1-1). Reléguant aux oubliettes les autres rencontres de samedi, soldées par la victoire de la Suisse contre l'Albanie (1-0) et celle du pays de Galles contre la Slovaquie (2-1).

Les CRS ont à plusieurs reprises tiré des grenades lacrymogènes, notamment pour permettre la fermeture des derniers bars, puis autour de la Canebière, où des jeunes se livraient à des courses avec la police, a constaté l'AFP.

Au terme de cette journée, le bilan était de six interpellations, pour 1.200 policiers mobilisés, selon le préfet de police.

L'intérieur du Vélodrome lui-même n'a pas été épargné par les scènes de violence: à la fin d'Angleterre-Russie, des échauffourées ont éclaté entre les supporters des deux camps, après une charge des Russes, dont le pays accueillera le Mondial 2018, contre les Anglais.

Même si ces incidents n'ont rien de comparable avec le degré de violence atteint en ville quelques heures plus tôt, ces images ont fait mauvais effet à l'intérieur d'un stade où se déroule une partie du troisième événement sportif mondial.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a assuré dans un communiqué que ce risque "était pleinement pris en compte" par ses services, "au même titre que les autres menaces, terroristes notamment".

L'UEFA, instance suprême du foot européen qui gère l'Euro-2016, a "fermement condamné" les "actes de violences" à Marseille, perpétrés par des "gens qui n'ont rien à faire dans le football". Lors de précédents Euros, l'UEFA avait menacé de sanctionner l'Angleterre (2000) et la Russie (2012) après des violences impliquant leurs supporters.

Source : AFP

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