«Progress est devenu acteur économique important»

  • Labellisé «Régie de territoire» en 2014, Progress emploie entre 30 et 35 personnes, pour un budget annuel de 750 000€.
    Labellisé «Régie de territoire» en 2014, Progress emploie entre 30 et 35 personnes, pour un budget annuel de 750 000€. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Lola Cros

La régie de territoire de l’Agglo fête son 2e anniversaire cet été, et fourmille de projets. Rencontre avec Renaud Barbe, son directeur.

Si vous deviez donner une définition simple de ce qu’est une régie de territoire ?

Les régies de territoire (l’équivalent des régies de quartiers en milieu rural, NDLR) sont des associations, dont l’objectif est le développement économique, social et culturel du territoire. Elle

s reposent sur un équilibre entre activités marchandes et actions sociales. Ainsi, les régies élaborent leur projet grâce à la volonté partagée des habitants, des collectivités, des bailleurs sociaux et des acteurs socio-économiques.

En fait, c’est la volonté de mobiliser les habitants pour les amener à prendre en main leur territoire. Et de créer du lien social, surtout. Non pas de l’assistanat, ni de l’action sociale, ni de l’éducation de rue, mais du lien social dans les quartiers.

Quels sont vos terrains d’action sur l’Agglo ?

Rodez Agglomération a identifié cinq quartiers qui «décrochent», à savoir les Costes-Rouges, les quartiers des Embergues, Ramadier et Gourgan, et les Quatre-saisons, sous contrat de ville.

Et vos missions 

Très variées. On nous voit souvent à l’entretien des espaces verts publics comme privés, mais notre mission ne se résume pas à cela. Nous intervenons pour des collectivités, des entreprises, des associations, des particuliers. Aussi bien pour enlever des encombrants que pour des travaux de petite maçonnerie, peinture ou carrelage. Nous sommes également beaucoup sollicités pour la distribution de documents, le nettoyage intérieur comme extérieur, etc.

Qui sont vos salariés ?

Des hommes et des femmes bénéficiaires du RSA, en contrat d’insertion ou chômeurs de longue durée, pour la plupart. Ou des personnes en difficulté suite à un accident, par exemple. Nous avons en permanence entre 20 et 30 CDD de 24 ou 35heures, d’un an en moyenne. Nous sommes littéralement submergés de candidatures. Il faut ajouter huit postes d’encadrement.

Donc vous fonctionnez comme une véritable entreprise ?

Comme une PME: nous récupérons des contrats et les honorons mais toujours sur la base de l’insertion, du lien social et du développement des quartiers. En fait, nous refléchons les flux financiers: tous nos fournisseurs et notre main-d’œuvre sont des locaux, donc l’argent est mis au profit du territoire tout en offrant du travail à des Ruthénois.

Quel bilan faites-vous de ces deux ans ?

Nous avons su créer une vraie émulation autour de Progress. Nous avons de très nombreux partenaires qui nous fournissent toujours plus de travail. Le défi, désormais, c’est de développer le contact avec les habitants, les inviter à monter des projets avec nous. Aujourd’hui, Progress est un acteur économique important sur l’Agglo.

Avant d’arriver à Rodez en 2013, vous étiez directeur d’une régie de quartier à Perpignan. Observez-vous une différence ?

De prime abord, ce qui m’a intéressé, c’est de travailler sur plusieurs communes. Le Ruthénois est un territoire intéressant car ces quartiers qui dérivent, et c’est tout relatif, sont au cœur d’une agglomération économiquement dynamique.

Notre mission est justement la suivante: raccrocher les wagons qui décrochent à la locomotive pour faire de belles choses. Nous ne sommes pas dans un territoire avec un décrochage fort et des destructions d’emploi. L’objectif est à portée de main. 

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