Le château de Peyrelade, phare de la vallée du Tarn

  • Ouvert au public depuis 1997, après deux décennies de nettoyage pour mettre au grand jour ces vieilles pierres enfouies sous la végétation, le château de Peyrelade connaîtra  une nouvelle tranche de travaux en 1918 avec la très symbolique porte de Boyne.
    Ouvert au public depuis 1997, après deux décennies de nettoyage pour mettre au grand jour ces vieilles pierres enfouies sous la végétation, le château de Peyrelade connaîtra une nouvelle tranche de travaux en 1918 avec la très symbolique porte de Boyne. Rui Dos Santos
Publié le
Rui dos Santos

La Route des seigneurs fête son 20e anniversaire. Pour Thierry Plume, le président-fondateur de l’association, «elle a atteint sa majorité». Après avoir compté jusqu’à 23 adhérents, ce réseau de propriétaires ou gestionnaires de bâtisses, le plus souvent médiévales, est aujourd’hui à 18. Ils ont accueilli l’an dernier plus de 230 000 visiteurs.

Bâti sur un éperon ro- cheux, dominant la vallée (qu’il toise majestueusement de 200 mètres) et l’entrée des Gorges du Tarn, le château de Peyrelade (XIIe au XVIe siècles), du latin Petra lata, qui signifie «pierre large», était au Moyen Âge l’une des plus importantes forteresses du Rouergue. En cours de restauration depuis près de quatre décennies, ce vaste site est accessible au public qui y découvre, au travers d’une scénographie ou d’une visite guidée, les remparts réhabilités en 2010 et le chemin de ronde récemment ouvert, les salles voûtées, le pont-levis ainsi que l’incroyable rocher-donjon qui offre un spectaculaire panorama à 360° sur les environs.

Voilà pour la carte postale (il est même possible, plutôt en fin de matinée, de partager le tour du propriétaire avec un vautour !) ou pour l’invitation à pousser la porte d’entrée. Mais, le château de Peyrelade, c’est aussi l’histoire d’un homme. Millavois d’origine, Pierre Bloy a été maire de Rivière- sur-Tarn de 1977 à 2008 et il est tombé sous le charme de ces vieilles pierres enfouies sous la végétation. Traité de fou, il a décidé de sortir cette forteresse de l’oubli. Pour cela, il n’a jamais perdu de vue une phrase d’André Malraux : «Ces ruines qu’on abat déracinent l’histoire d’un peuple aventurier». La formule figure en bonne place au cœur du site.

Le long combat de Pierre Bloy

Responsable de l’office de tourisme, enfant du pays, Natacha Unal n’a pas oublié «l’histoire d’amour entre cet homme et le château». «Il a voulu lui redonner une vie, l’ouvrir au public», insiste celle qui a été la deuxième guide de ce château dans le cadre d’un emploi saisonnier au cours de l’été 1998. Et de poursuivre sur le sujet : «Il s’est battu à Rodez, à Paris, pour défendre le dossier et obtenir des financements, avec des textes tapés à la machine à écrire». Tandis que les premiers chantiers de nettoyage ont été menés en 1977, c’est vingt ans plus tard seulement que le site a été accessible aux visiteurs.

Entre temps, l’escalier et la tour se sont redressés, et il a fallu construire une route longue de deux kilomètres qui serpente au mi- lieu des vignes. Créée en 1993, l’Acalp (association culturelle d’arts et de loisirs de Peyrelade), fondée par André Cousi, présidée par Da- mien Portalier, forte de 60 membres, bénéficie d’une délégation de service public pour gérer les visites (18 000 par an), les animations et l’entretien. Se réjouissant de figurer sur la Route des seigneurs - «La force de ce réseau permet de partager des expériences, de signer une communication groupée et d’avoir davantage de visibilité» - , Natacha Unal a sa petite idée sur les atouts séduction du château de Peyrelade : «Sa position de nid d’aigle, de Sphinx de la vallée. Il est atypique et suscite l’imaginaire». 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?