A Rodez, les déficients sensoriels à bonne école

De l’eau a coulé depuis 1800 et la fondation à Rodez, par l’abbé Jean-Louis Périer, d’une école de jeunes sourdes. Un établissement que l’abbé finira par léguer au Département de l’Aveyron en 1833. Vingt-quatre ans plus tard - en 1857 - l’école prend ses nouveaux quartiers au 15, boulevard François-Fabié.

Une adresse que l’établissement, qui a changé plusieurs fois de dénomination depuis, occupe toujours aujourd’hui, 160 ans plus tard, d’où la campagne de travaux actuellement menée sur le site. À plusieurs reprises dans sa longue histoire, l’école des sourds-muets de Rodez reçoit des jeunes aveugles. Mais ce n’est qu’en 1987, soit deux ans après que l’établissement est devenu public et autonome, qu’un service pour déficients visuels voit le jour.

Liste d’attente

En 2002, l’établissement devient le Centre départemental pour déficients sensoriels et en 2008, son agrément est modifié pour pouvoir accueillir des enfants ayant des troubles spécifiques du langage. Ces enfants étaient déjà accueillis sur place, depuis 1998, à titre expérimental. D’une capacité de 91 personnes - des Aveyronnais en priorité, mais aussi des déficients des départements limitrophes - le CDDS qui est unique dans le département, accueille des enfants et adolescents de 0 à 20 ans déficients visuels, déficients auditifs ou présentant des troubles spécifiques du langage.

Lieu d’apprentissage, de perfectionnement et de soins, c’est aussi un lieu d’éducation aux valeurs humaines, dans une perspective d’ouverture personnelle, culturelle et professionnelle. « Le CDDS est un établissement public médico-social autonome relevant de la Fonction publique hospitalière, rappelle Camille Lacout, la directrice de l’établissement. À ce titre, chaque membre du personnel - ils sont 65 en moyenne - œuvre en ayant à cœur d’offrir un service public de qualité visant à accompagner les enfants et adolescents accueillis vers une réelle autonomie sociale.»

Une philosophie qui, ajoutée à la rareté de ce genre d’établissement, fait tout son succès. «Toutes les places disponibles sont occupées, il y a même une liste d’attente», précise Camille Lacout.

Arrivée il y a tout juste un an, la jeune directrice (c’est son premier poste) est actuellement en pleine préparation de la rentrée. Une rentrée qui sera menée de front avec les travaux et qui se déroule comme partout en Aveyron, ce 1er septembre.