Venezuela: le référendum anti-Maduro dans l'impasse

  • Le président du Venezuela Nicolas Maduro, le 1er octobre 2016 à Caracas
    Le président du Venezuela Nicolas Maduro, le 1er octobre 2016 à Caracas AFP/Archives - FEDERICO PARRA
  • Le leader de l'opposition vénézuélienne Henrique Capriles, le 12 octobre 2016 à Caracas
    Le leader de l'opposition vénézuélienne Henrique Capriles, le 12 octobre 2016 à Caracas AFP/Archives - Federico PARRA
  • Partisans (d) et opposants au président Maduro face à face, le 12 octobre 2016 à Porlamar au Venezuela
    Partisans (d) et opposants au président Maduro face à face, le 12 octobre 2016 à Porlamar au Venezuela AFP/Archives - STR
  • Chronologie du référendum anti-Maduro
    Chronologie du référendum anti-Maduro AFP/Archives - Gustavo IZUS, Nicolas RAMALLO
  • Des partisans de Nicolas Maduro portent une banderole géante à l'effigie du président vénézuélien lors d'une manifestation, le 18 octobre 2016 à Caracas
    Des partisans de Nicolas Maduro portent une banderole géante à l'effigie du président vénézuélien lors d'une manifestation, le 18 octobre 2016 à Caracas AFP/Archives - JUAN BARRETO
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Centre Presse Aveyron

L'opposition vénézuélienne a mis en garde vendredi contre le "scénario très dangereux" vers lequel se dirigeait le pays, au lendemain de la suspension du processus de référendum contre le très impopulaire président Nicolas Maduro, ce qui ferme la porte à tout changement au sommet de l'Etat.

Jeudi soir, le Conseil national électoral (CNE) a annoncé qu'il reportait sine die "le processus de collecte (des signatures), prévu la semaine prochaine".

Il s'agissait de la dernière étape pour l'opposition de centre droit, regroupée autour de la Table pour l'unité démocratique (MUD)et majoritaire au Parlement, avant de pouvoir organiser un référendum révocatoire contre le chef de l'Etat socialiste.

Elle devait pour cela, les 26, 27 et 28 octobre, réussir à regrouper quatre millions de signatures, soit 20% de l'électorat.

Cette mesure électorale a été suivie de près par une autre décision de justice qui vise l'opposition. Henrique Capriles, ancien candidat à la présidentielle, a publié sur Twitter un document qui lui interdit, ainsi qu'au secrétaire exécutif de la MUD, Jesus Torrealba, et à six autres opposants de quitter le pays.

"Il n'y a pas d'Etat de droit, tout simplement. C'est une dictature issue d'un coup d'Etat qui se poursuit", a réagi vendredi le président du Parlement, Henry Ramos Allup.

De son côté, Henrique Capriles a dénoncé les mesures du gouvernement et du président Maduro qui conduisait, selon lui, le pays vers "un scénario très dangereux et à un approfondissement de la crise".

Jesus Torrealba a annoncé que l'opposition était en train d'évaluer les alternatives "de lutte" contre le chef de l'Etat, élu en 2013 après la mort de son prédécesseur Hugo Chavez. Le gouvernement, a-t-il encore assuré, "ne pourra pas reporter le changement que le pays réclame".

Les antichavistes (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) doivent tenir une conférence de presse vendredi après-midi.

- L'ensemble du processus en péril -

La décision des autorités électorales de jeudi venait valider celle de tribunaux locaux dans plusieurs Etats qui avaient eux-même annulé une première collecte de paraphes représentant 1% de l'électorat réalisée en juin. C'était une des conditions pour passer à la seconde étape, la collecte de signatures de 20% de l'électorat.

D'après le CNE, les tribunaux ont évoqué des "fraudes", notamment dans le décompte des signatures.

Ces annulations ont "pour conséquence la suspension, jusqu'à nouvel ordre, du processus de collecte de 20%" de l'électorat, a expliqué le CNE, mettant en péril l'ensemble du processus.

Fin juin, au moins 200.000 signataires (soit 1% de l’électorat) devaient se rendre dans l'un des 128 points de validation habilités par le CNE et y apposer leur empreinte digitale, afin de valider leur soutien au référendum.

Après plus d'un mois d'audit, l'organisme avait donné son feu vert à la première étape: 399.412 signatures avaient été validées, soit le double du minimum demandé.

Mais le CNE avait prévenu : si le seuil de 1% n'était pas atteint dans un des 24 Etats du Venezuela, l'ensemble du processus serait invalidé. Cette nouvelle règle, a été fortement contestée par l'opposition à M. Maduro qui accuse les autorités électorales de jouer le jeu du président.

Pour la MUD, M. Maduro est responsable de la crise économique dans ce pays pétrolier asphyxié par la chute des cours du brut, dont il est fortement dépendant.

Le pays sud-américain a sombré aussi dans une profonde crise politique, avec des affrontements incessants entre gouvernement et opposition.

L'impopularité du président vénézuélien, dont le mandat expire en 2019, atteint des niveaux record. D'après un sondage de l'institut Datanalisis, 76,5% des Vénézuéliens désapprouvent son action et 62,3% d'entre eux se disent prêts à voter pour sa révocation.

Les Vénézuéliens sont confrontés à des files d'attente interminables dans des magasins de plus en plus vides, à une inflation estimée à 720% cette année par le FMI et une criminalité parmi les élevées au monde.

Source : AFP

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