Saint-Pierre, une maison ouverte sur le monde

Sur une surface de 5 000 m², des bâtiments imposant en pierres s’élèvent dans un dédale à donner le tournis. À côté, des jardins et des bancs invitent à la détente, à une pause. Bienvenue à la Maison Saint-Pierre, que l’on aperçoit depuis la côte éponyme mais qui paraît tellement plus petite. Quand on y arrive, par un chemin ombragé, on a l’impression de pénétrer dans ces vieilles universités anglaises, comme celle d’Oxford rappelant le film Le cercle des poètes disparus, avec Robin Williams. Mais place à la réalité. Cette année, 50 étudiants ont fait leur rentrée scolaire à Rodez et ont choisi le foyer Saint-Pierre pour y résider.

Cinquante étudiants et pas un plus. « Nous recevons énormément de demandes, mais nous n’avons malheureusement que ces 50 places », regrette Sylvain Brossy, le directeur adjoint de la Maison Saint-Pierre. Ces privilégiés triés sur le volet sont du coup choyés par Saint-Pierre - association gérant les étudiants et autres services dans les murs appartiennent au Diocèse. Pour 418 € par mois, les étudiants ont droit au dîner, déjeuner, petit-déjeuner et au goûter, s’ils le souhaitent. Le loyer est compris dans cette somme forfaitaire. Logés sur deux étages, les étudiants (scolarisés à l’IUT, à la CCI et dans d’autres écoles) disposent de chambres spacieuses avec salle de bain (cabine de douche), un coin de travail.

Si tout est propice au travail, les étudiants profitent aussi de temps de jeux après les repas pris en commun (lire par ailleurs). Plusieurs salles leur sont ouvertes dont une avec baby-foot, ping-pong etc., une autre pour regarder la télé et encore une troisième pour se réunir et préparer des projets et des réunions. Les projets et l’engagement font partie intégrante des points sur lesquels Saint-Pierre ne transige pas. « Nous demandons à tous les étudiants de s’engager dans une association caritative ou pour faire du soutien scolaire. S’engager une heure ou deux par semaine, ou une journée selon leur emploi du temps les prépare à leur vie d’adulte pour vivre avec les autres et en plus cela sert pour leur CV », Nathalie, secrétaire attachée aux élèves. Saint-Pierre est donc beaucoup plus qu’un campus où chacun côtoie l’autre sans le connaître.

Il se veut d’abord un monde de transmission de valeurs humanistes. La religion incite bien sûr à cela, mais ce n’est point là le moteur de l’association qui assure « ne pas faire de prosélytisme ». Elle ne reçoit d’ailleurs pas les étudiants sur des critères spirituels mais sur l’implication des uns et des autres à faire de Saint-Pierre un monde qui a du sens. Pour les préparer à ce challenge, l’association organise à la rentrée une journée d’intégration. Des jeux collectifs, comme le tir à la corde, le speed-dating, aide les étudiants à se connaître. « Certains restent amis alors que la vie professionnelle ou la distance les sépare », souligne Sylvain Brossy, qui le constate régulièrement sur la page Facebook de l’association. Si l’aspect religieux n’est pas obligatoire, il est reste permis. Une magnifique chapelle est à disposition des étudiants s’il le souhaite, tout comme des temps de réflexion ou des jeux d’animation, qui ont lieu le soir.