Monaco-Lyon: Vasilyev et Aulas, la guéguerre de l'arbitrage

  • Le vice-président de l'AS Monaco Vadim Vasilyev, en conférence de presse le 9 août 2016 à Monaco
    Le vice-président de l'AS Monaco Vadim Vasilyev, en conférence de presse le 9 août 2016 à Monaco AFP/Archives - JEAN CHRISTOPHE MAGNENET
  • Le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas, lors d'une cérémonie à Pékin, le 13 décembre 2016
    Le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas, lors d'une cérémonie à Pékin, le 13 décembre 2016 AFP/Archives - Greg Baker
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Centre Presse Aveyron

Lyon "favorisé par l'arbitrage"; l'auteur de ces propos a "déraillé" et doit présenter des "excuses": le vice-président monégasque Vadim Vasilyev et le patron lyonnais Jean-Michel Aulas se sont livrés à une passe d'armes autour de l'arbitrage du match Monaco-Lyon (1-3), dimanche soir en Ligue 1.

Plusieurs faits de jeu ont déchaîné les passions sur le terrain et en dehors, notamment le carton rouge reçu par le défenseur monégasque Benjamin Mendy pour un coup de pied à la suite d'une altercation avec Corentin Tolisso avant la pause, puis le penalty obtenu et tiré par le Lyonnais Alexandre Lacazette (arrêté par le gardien Danijel Subasic).

"Je vais dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. L'Olympique lyonnais est favorisé par l'arbitrage. Je constate que Lyon gagne souvent à 11 contre 10", a accusé M. Vasilyev dans la nuit de dimanche à lundi.

"Ne pas siffler les deux mains (Tolisso et Tousart, ndlr), c'est inexplicable", a-t-il aussi pointé.

La première défaite de l'ASM à domicile a permis à Nice de s'envoler quatre points devant et de décrocher le titre honorifique de champion d'automne, avant même la dernière journée des matches aller programmée mercredi. Ceci au cours d'une saison qui attise les convoitises au vu des difficultés du quadruple champion en titre, le PSG d'Unai Emery, relégué à sept longueurs de Nice.

"Plusieurs fois, j'ai même entendu en coulisses des présidents dont je ne dirai pas les noms, parler de ça, a poursuivi M. Vasilyev. On n'a pas d'avenir footballistiquement si les choses continuent comme ça. Oui, l'arbitre a faussé le match. Et s'il faut en parler encore et encore, je le ferai".

- Aulas exige des excuses -

M. Aulas n'a pas tardé à lui répondre, d'abord via Twitter: "Un peu surprenant cette déclaration de Vadim car je crois que l'arbitrage était salué comme positif (...) Cette déclaration est vraiment dommageable et montre que son auteur a déraillé ou ne connaît pas les règlements !"

JMA a aussi stigmatisé chez le Russe "des bêtises qui le disqualifient".

"C'est méchant, ça n'a pas lieu d'être, a-t-il poursuivi lundi sur RMC. Si une équipe a plutôt été avantagée, c'est Monaco. Je fais totalement confiance à la Fédération et à la Ligue pour prendre les dispositions qui doivent être prises. Il ne s'agit pas de Lyon mais d'une attaque contre le corps arbitral".

Sur RTL, il n'a pas exclu de porter plainte: "Je vais y réfléchir mais tout est envisageable. Je trouve qu'il y a un préjudice qui est très très fort".

L'arroseur arrosé ? Le patron de Lyon est lui-même un grand habitué des critiques au lance-flammes à l'égard du corps arbitral.

Le dirigeant monégasque s'en est pris au club présidé par un personnage très influent dans le foot français. Président de l'OL depuis 1987, sacré champion de France sept fois de suite dans les années 2000 (série record), M. Aulas est un acteur central de la vie du foot professionnel, dans ses réformes comme ses intrigues et polémiques.

Toujours sur RMC, M. Vasilyev a maintenu qu'il y avait "un sentiment partagé par de nombreux présidents d'un climat particulier qui entoure les matches de Lyon". "J'aimerais que les arbitres puissent arbitrer sereinement", a-t-il ajouté, s'appuyant sur le fait que Lyon est l'équipe ayant eu "le plus d'adversaires expulsés et obtenu le plus de penalties".

Sur la menace de plainte, il a répondu que M. Aulas était "bien libre de faire ce qu'il veut".

- Vasilyev comme Labrune -

En se mesurant à lui, M. Vasilyev reprend le rôle laissé vacant par Vincent Labrune, ex-président de Marseille habitué aux prises de becs avec le boss lyonnais.

L'animosité entre les deux dirigeants avait culminé en septembre 2015, en marge d'un OM-OL (1-1) marqué par le retour houleux de Mathieu Valbuena au Vélodrome, avec un gibet à son effigie dans les tribunes. Un match d'ailleurs arbitré par... Ruddy Buquet, comme le Monaco-Lyon dominical.

M. Labrune, qui avait envoyé à la Fédération un dossier à charge contre l'OL, avait alors accusé l'arbitrage de favoriser le club rhodanien, et M. Aulas l'avait en retour traité de "guignol".

Pendant que les dirigeants s'écharpent, Mendy, lui, a fait amende honorable: "Je m'excuse auprès des supporters, de mes coéquipiers et du staff pour ma mauvaise réponse aux provocations ce (dimanche) soir... dsl (désolé, ndlr) pour tout", a tweeté l'arrière gauche.

Source : AFP

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