Réserve opérationnelle: un engagé se confie

  • Jérôme, Aveyronnais de 43 ans, est dans la réserve opérationnelle depuis 15 ans.Il doit réglementairement conserver son anonymat.
    Jérôme, Aveyronnais de 43 ans, est dans la réserve opérationnelle depuis 15 ans.Il doit réglementairement conserver son anonymat. José A. Torres
Publié le
Christophe Cathala

Engagement, missions, motivations... Rencontre avec Jérôme, membre de la réserve opérationnelle en Aveyron.

Parce que les menaces terroristes sont venues rebattre les cartes dans les dispositifs de sécurisation des populations, l’État a souhaité donner plus d’ampleur à l’engagement citoyen. Et redonner de l’attrait au rôle des réservistes dont les effectifs pourraient bien être doublés à court ou moyen terme. Réserve citoyenne ou réserve opérationnelle accueillent des civils décidés à s’engager dans des missions d’accompagnement des forces régaliennes, quand celles-ci (police, gendarmerie, armée...) doivent faire face et contenir des situations particulières, voire des crises majeures. Ce « volontariat citoyen » n’est pas nouveau, mais suit l’évolution des besoins. Une évolution que Jérôme a pu mesurer en quinze ans d’engagement dans la réserve opérationnelle. « J’y suis venu parce que je regrettais finalement de ne pas avoir fait une carrière militaire.Et pourtant j’ai fait mon service national, peu avant la professionnalisation, sans réelle conviction.Je me suis quand même inscrit à l’école des officiers de réserve, j’y ai pris goût.Et j’en suis sorti lieutenant deux ans plus tard ».

Savoir réagir le plus vite et le mieux possible

Pour autant, c’est dans l’industrie qu’il accomplira son métier. Au « grade » cette fois d’agent de maîtrise. Mais l’armée n’a pas quitté son esprit au point de « faire des démarches pour garder le contact avec le milieu militaire ». Deux ans après son service national, il se porte candidat pour rejoindre la réserve opérationnelle. Et l’intègre sur dossier en 2002, renouvelant depuis lors ses contrats de deux ans auprès de la délégation militaire départementale (DMD) qui gère à ce jour 13 réservistes. Les missions de Jérôme ? « Un travail auprès de l’état-major de la DMD, avec des cartes, des ordinateurs, du matériel numérique.On travaille sur l’évolution du dispositif Vigipirate, sur la sécurité informatique, sur l’évolution des réglementations.On se forme aussi à travers de nombreux exercices conduits avec d’autres départements avec lesquels nous sommes en interaction régulière.On va renforcer ou relayer des dispositifs sur le terrain comme ce fut le cas en Aquitaine avec la tempête Xinthia. De nombreux retours d’expériences liés à des situations de crise sont utiles à ces formations.L’objectif est que, en cas de besoin, nous puissions réagir le plus vite et le mieux possible ».

Un épanouissement personnel

Jérôme « donne » ainsi de 20 à 100 jours par an à la réserve. « Cela dépend de beaucoup de choses, et notamment des actions que l’on mène en partenariat avec l’Education nationale ». Son métier dans une entreprise industrielle aveyronnaise n’est pas un obstacle à ce planning un peu compliqué à tenir parfois : bénéficiant de l’annualisation du temps de travail, il a l’assentiment de son employeur. Et ce ne sont pas les indemnités journalières (60 à plus de 100 euros par jour de présence qui le motivent.« Non, c’est avant tout l’épanouissement personnel qui me guide. Dans le privé, on a des objectifs de production à réaliser, c’est la culture du chiffre.Là, c’est la rigueur et la réussite des missions qui compte.C’est toujours gratifiant de réussir quelque chose dans l’armée. Et de devoir être toujours prêt en cas de besoin ».

Où s'adresser ?

Pour intégrer la réserve opérationnelle, il faut être âgé de plus de 17 ans, avoir effectué sa journée défense et citoyenneté (JDC) et réussir un entretien et des tests de sélection. En cas de succès, un stage initial de deux fois 15 jours vous sera proposé, suivi de formations continues. Comme pour la réserve citoyenne de défense et de sécurité, il faut retirer un dossier de candidature auprès de la délégation militaire départementale, 5 avenue de l’Europe (Burloup) à Rodez, tel : 05.65.75.58.10.

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