La pêche au Tenkara : l’art japonais du dépouillement

Après plusieurs années de pratique, Damien Héran a fait de la pêche au Tenkara une de ses spécialités. Filmé par les chaînes Seasons ou France 3, signant aussi des articles, ce guide de pêche est aujourd’hui de plus en plus sollicité pour montrer les charmes et l’efficacité de cette ancestrale pêche japonaise (VIII^e siècle).

« Dans la majorité des cas, j’ai affaire à des personnes qui découvrent pour la première fois cette pêche. Ils sont d’abord très attirés par sa simplicité. Au bout de ma canne, une ligne puis une mouche artificielle que je lance. C’est beaucoup plus facile qu’avec un fouet et la soie qu’on déroule du moulinet. Ils apprécient aussi beaucoup sa légèreté. Un sac à dos, une boîte de mouches, et une canne de 80 g dans la main suffisent pour prendre du plaisir et des truites ! »

En revanche, approcher le poisson avec une réserve de fil limitée semble plus délicat. Damien propose donc de commencer son initiation en pêchant par exemple des chevesnes en 2^e catégorie. « Comme pour la truite, il faut apprendre à avancer pas à pas, lentement, en remontant la rivière, et pêcher d’abord les bordures en éventail, poste par poste. On pêche l’eau et les gobages. En principe peu de poissons sont oubliés ! Autre obligation, se tenir dans l’angle non visuel de la truite que l’on a repérée. La pêche au Tenkara a du succès aussi, car elle est possible toute l’année. La rusticité de la technique apporte des sensations très fortes, presque animales, en lien direct avec nos instincts de chasseurs. Voilà pourquoi avec un équipement si dépouillé on arrive à prendre des grosses truites de 50 cm ! »