Attentats en Espagne : les auteurs étaient à Paris, quatre jours avant l’attaque

  • L’Audi A3 qui a foncé sur la foule à Cambrils, faisant un mort et six blessés dans la nuit de jeudi à vendredi, était à Paris quatre jours auparavant.
    L’Audi A3 qui a foncé sur la foule à Cambrils, faisant un mort et six blessés dans la nuit de jeudi à vendredi, était à Paris quatre jours auparavant.
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Centre Presse / AFP

L’Audi utilisée lors de l’attaque de Cambrils (Espagne), faisant un mort et six blessés dans la nuit de jeudi à vendredi, avait été flashée en région parisienne lors d’un «aller-retour extrêmement rapide», a indiqué mardi le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur BFMTV.

Selon Le Parisien qui a révélé l’information, la voiture a été flashée en Essonne avec quatre personnes à son bord le 12 août, soit moins d’une semaine avant les attaques qui ont coûté la vie à 15 personnes en Catalogne.

Selon BFM TV, Younès Abouyaaqoub, l’auteur présumé de l’attentat de Barcelone abattu lundi par les policiers, était présent dans la voiture.

«Elle a bien été flashée», a affirmé le ministre. «Nous savions (...) qu’ils étaient venus effectivement en région parisienne, et nous avons transmis ces informations» à l’Espagne, a-il ajouté.

Il est «peut-être trop tôt dans l’enquête» pour expliquer les raisons de cet «aller-retour extrêmement rapide», a-t-il dit.

Gérard Collomb a annoncé qu’il recevrait mercredi à Paris son homologue espagnol Juan Ignacio Zoido.

M. Collomb a par ailleurs affirmé, sans plus de précision, que «neuf projets d’attentats» avaient été déjoués en France en 2017. Début juillet, il en avait décompté sept.

Les quatre suspects encore en vie des attentats qui ont fait 15 morts en Catalogne sont arrivés mardi matin au tribunal de Madrid où ils devraient être inculpés, cinq jours après les attaques revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Les quatre suspects ont été amenés dans des fourgons de la garde civile peu après 8H00 (6H00 GMT), escortés par des voitures de police toutes sirènes hurlantes, à l’Audience nationale, spécialisée dans les affaires de terrorisme, a constaté l’AFPTV.

Il s’agit de Driss Oukabir, de Mohammed Aallaa, de Salh El Karib et de Mohamed Houli Chemlal, selon une source proche de l’enquête en Catalogne.

Le dernier, âgé d’une vingtaine d’années, avait été blessé dans la gigantesque déflagration qui s’est produite la veille des attentats dans une maison à Alcanar, à 200 km au sud-ouest de Barcelone, où la cellule aurait tenté de fabriquer des explosifs.

S’il comparaît c’est qu’un médecin légiste a estimé qu’il était en état d’être interrogé, a précisé un porte-parole de l’Audience nationale à l’AFP.

Les quatre hommes, en garde à vue depuis cinq jours, se trouvaient dans les cellules de l’Audience nationale en attendant d’être interrogés, a précisé ce porte-parole en estimant que l’audition ne démarrerait sans doute pas avant 11H00 (9H00 GMT).

Le juge d’instruction Fernando Andreu, et la procureure en charge de l’affaire, étudiaient les derniers compte-rendus de police avant d’entamer leur auditions.

Pendant ces auditions à huis-clos, les quatre hommes, assistés au minimum d’avocats commis d’office, ont le droit de ne pas répondre aux questions.

Fernando Andreu, un magistrat chevronné qui a aussi enquêté sur de délicates affaires politico-financières, doit déterminer quelles charges il retient contre eux exactement et quel rôle leur est reproché dans l’organisation des attentats.

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