Le scénariste d’une famille formidable, Alain Layrac, puise son inspiration en Aveyron

  • Ambiance décontractée pour vacances studieuses. J.B.
    Ambiance décontractée pour vacances studieuses. J.B.
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Centre Presse / Joel Born

Ici, c’est vraiment un petit paradis. » De la terrasse de son chalet, où il installe parfois son ordinateur pour écrire, Alain Layrac s’offre une vue imprenable sur le lac de Pareloup et la plage d’Arvieu. Ambiance décontractée pour vacances studieuses. Depuis qu’il est môme, ce fils d’anciens commerçants decazevillois - ses parents possédaient une bijouterie rue Gambetta - apprécie, chaque été, ce merveilleux et grandiose décor. Deux bons mois durant, le scénariste aveyronnais vient puiser dans la propriété familiale, auprès de sa maman Rose-Marie, une partie de son inspiration. Ce vendredi et samedi, à la maison de la presse de Decazeville et à la maison du livre de Rodez, Alain Layrac dédicacera son dernier ouvrage Atelier d’écriture. Ou comment réussir son scénario, sans rater sa vie. Lui qui anime des ateliers d’écriture en France et à l’étranger, depuis vingt ans.

Le nom d’Alain Layrac est inévitablement associé à la série télévisée (plus vieille série française, elle est diffusée depuis 27 ans) Une famille formidable, dont il fut l’un des jeunes créateurs et scénaristes. Alors qu’il terminait ses études de cinéma à La Sorbonne, le scénario qu’il venait d’écrire dans le cadre de sa maîtrise fut « repéré » par le célèbre producteur Alain Poiré, qui lui proposa de devenir lecteur de scénarios chez Gaumont, avant de lui présenter, un an plus tard, la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson, sa bonne fée. La voie d’Alain Layrac semblait tracée. L’écriture venait de lui tendre les bras. Grâce notamment à « Une famille formidable », il ne devait jamais la quitter.

Outre les scénarios pour la télévision, l’Aveyronnais a également écrit pour le cinéma. Une bonne vingtaine de scénarios. Huit d’entre eux ont été adaptés. « Les choix sont parfois curieux », avoue Alain Layrac, qui a même commis le scénario d’une comédie romantique singapourienne... « C’est un navet, mais je rêvais d’avoir mon nom sur une affiche asiatique », plaisante le souriant quinquagénaire. Outre ses propres scénarios, Alain Layrac intervient également sur des « scénarios tombés en panne. » Un « travail très agréable ».

Depuis des années, il anime, par ailleurs, des ateliers d’écriture. A La Sorbonne mais aussi au Maroc ou au Brésil. Dans son ouvrage, qu’il dédicacera donc aujourd’hui (17 heures), à Decazeville, et demain (10 heures) à Rodez, il dévoile les étapes de construction d’un scénario et plus généralement d’une histoire écrite. « C’est un livre accessible, qui s’adresse à tous ceux qui ont envie d’écrire, résume-t-il. C’est une grande déclaration d’amour à l’écriture, qui parle autant de la vie que de l’écriture. C’est d’ailleurs la première fois que j’écris à la première personne. » Un ouvrage, fort agréable, qu’il conclut par un émouvant hommage à son jeune frère Philippe, trop tôt emporté par la maladie.

Et le cinéma dans tout ça ? Alain Layrac passera-t-il un jour derrière la caméra ? « J’ai bien failli en 2010 mais le film a capoté un mois avant le début du tournage, après que le distributeur se soit retiré au dernier moment. J’avais coécrit le scénario, “Une Chambre d’amis”, avec Romain Compingt, le casting était prêt et nous devions tourner à Rodez et Pareloup. » Une « dure expérience » qui demande beaucoup d’énergie et ne l’incite pas à recommencer.

« J’ai plus envie d’écrire. Je suis quelqu’un d’écriture », assure Alain Layrac, qui vient de terminer une pièce de théâtre et envisage aussi de s’essayer à la chanson. Et puis il y a ce roman, en partie autobiographique - « Le garçon qui ne savait pas pleurer » - auquel il n’a toujours pas mis de point final. Une grande fresque, dont l’histoire se partage, dans les années 70 et 80, entre Decazeville et le lac de Pareloup. Ces deux lieux chers à la famille Layrac.

Du souvenir d’Héroïnes au mythe de la page blanche

Ce soir, après sa séance de dédicaces decazevilloise, Alain Layrac assistera dans l’une des salles de La Strada - « une grande fierté » - à la projection d’Héroïnes, puis animera un débat sur le métier de scénariste. « Je suis super-content de le revoir à la Strada. C’est un peu le mélange de ma vie avec le cinéma. J’avais tellement rêvé de faire du cinéma à Decazeville... À l’époque, le film a raté sa sortie en salles. Depuis, il a une belle seconde vie à la télévision. » Réalisé par Gérard Krawczyk, selon un scénario coécrit avec Alain Layrac ce film tourné en grande partie à Decazeville, réunissait notamment Virgine Ledoyen, Maïdi Roth, Saïd Taghmaouï, Serge Regianni, Marie Laforêt, Charlotte de Turckeim, Edouard Baer... Demain matin, à la maison du livre de Rodez, Alain Layrac évoquera son métier de scénariste en compagnie de la scénariste et romancière Claire Barré (« Ceci est mon sexe »), sa « sœur d’écriture », avec laquelle il prépare deux projets de série télé. En fin de journée, à partir de 19 heures, les deux auteurs se retrouveront au Palais épiscopal de Rodez, pour le décrochage de l’exposition « Le Mythe de la page blanche », quinze portraits de scénaristes inspirés par quinze titres de chapitres du livre d’Alain Layrac. Des gens de l’ombre mis en lumière par le photographe Emmanuel Barrouyer. Les trois amis liront des textes illustrant chaque portrait. L’entrée est gratuite, mais les places étant limitées, il convient d’adresser un mail de participation à : lepalaisepiscopal@gmailcom.

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