Hydrolienne : Franck Sylvain, un Ruthénois derrière l’énergie de demain

  • Franck Sylvain à Boulogne-sur-Meroùse trouvesa société qui emploie neuf salariés.
    Franck Sylvain à Boulogne-sur-Meroùse trouvesa société qui emploie neuf salariés.
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Centre Presse / Olivier Courtil

Il n’est pas du genre à mener en bateau. Franck Sylvain est dans les finances, dans le sens où son métier consiste à sentir les bons coups. Comme tout est histoire de rencontres, c’est à la salle de sports que ce Ruthénois est entré en contact avec Jean-Baptiste Drevet, ingénieur qui planche sur la première hydrolienne à membrane pour créer de l’énergie à partir des courants marins. «Je cherchais des projets intelligents. Au-delà de l’innovation, ce projet m’a parlé car il est aux prises avec l’environnement, l’avenir de notre monde».

La société « Eel Energy », (« eel » signifiant anguille en anglais, NDLR) voit ainsi le jour en 2011 pour développer cette technologie. Depuis, le Ruthénois a fait le tour du monde, à la rencontre des géants d’Internet, à savoir le Gafa que sont Google, Apple, Facebook, Amazon. La société a été sélectionnée à La Nouvelle-Orléans parmi les trente meilleures start-up du monde et un film a été tourné dans le cadre de la Cop 21 pour être diffusé par l’Éducation nationale.

«Cela ne laisse pas les gens indifférents car ce concept fonctionne à 100% à l’électricité renouvelable avec les courants sans abîmer la faune. C’est trois à quatre fois plus léger qu’une éolienne classique et moins cher, et sans déchets contrairement au nucléaire, c’est l’énergie de demain», assure-t-il. Contrairement aux éoliennes, l’eau est sans cesse en mouvement dans les courants, d’où cette hydrolienne à membrane, la première certifiée et agréée dans le monde. Et pas besoin de maintenance contrairement aux barrages hydrauliques.

Essai en novembre à Brest La société vient de recevoir 3,7 M€ de la Banque publique d’investissement (BPI) et s’apprête à tester son nouveau prototype dans la rade de Brest courant novembre. Si l’essai s’avère concluant, 18 mois à deux ans de travaux seront nécessaires pour concevoir la machine grandeur nature dans l’entreprise située à Boulogne-sur-Mer. Cette machine sera alors testée aux larges de l’Écosse avant de partir à la conquête du marché des énergies renouvelables.

En attendant, Franck Sylvain s’octroie, entre deux voyages d’affaires, des pauses sur sa terre natale en Aveyron. Il est possible de le croiser du côté de Campouriez, pour partager un verre de vins naturels avec Nicolas Carmarans et un autre inventeur émérite, Hervé Kowalik, évoqué dernièrement dans nos colonnes pour son invention de maison d’urgence. Autre innovation de demain, autant dire que ces trois font plus que la paire !

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