Lassouts sauve son école : « Nous sommes les irréductibles Gaulois ! »

  • Les écoliers prennent leur repas au Relais de Lassouts.
    Les écoliers prennent leur repas au Relais de Lassouts.
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Centre Presse / Olivier Courtil

L’implication des habitants aura eu gain de cause. L’école des « Petits Tambourniers » de Lassouts poursuit son aventure, et entraînant dans son sillon, celle du village. « Nous le savons tous ici, l’école est le poumon de notre commune. La vie est rythmée par l’école et s’organise autour d’elle », dit en ce sens Elodie Gardes, maire. L’épée de Damoclès sur la tête, habitants, parents d’élèves, commerçants, tissu associatif et élus ont manifesté main dans la main - pétition à l’appui - pour sauver l’école. « On en aurait pleuré », confie Sylvie, à la tête du Buffadou, dont ses deux enfants ont été scolarisés au village. Elle, comme tant d’autres, avait tiré le rideau pour descendre dans la rue. « Cette annonce était le coup de massue », poursuit-elle. Et pas le premier hélas.

Mais l’école vit encore, donc le village n’est pas mort. « On est fier de notre village, il y a beaucoup de solidarité. On dit souvent qu’on est le village des irréductibles Gaulois ! », ajoute Sylvie. Dans la tourmente, les liens se tissent, les gens s’unissent. À Lassouts, ce constat n’est pas une banalité mais une vérité. Club de quilles, troupe de théâtre, foyer rural (dont la moyenne d’âge est de 23 ans), club patrimoine... Comme le rappelle l’édile : « Sur la commune, qui compte 320 habitants, sont installés une épicerie, deux cafés restaurants, un hôtel, des artisans, une agence postale communale, des jeunes familles qui s’installent, plus de 25 exploitations agricoles avec des jeunes qui reprennent le flambeau. Il ne s’agit pas pour nous de conserver une école coûte que coûte mais de défendre le droit des enfants des familles qui ont fait le choix de vivre sur notre commune rurale. Il s’agit de pouvoir offrir un enseignement de qualité, pour lequel nous œuvrons depuis toujours. Aucun enfant jusqu’à présent n’a intégré le collège avec des lacunes scolaires. L’identité de Lassouts réside dans l’attachement fort des familles à leur école : tous les enfants domiciliés sur la commune fréquentent l’école du village ».

Preuve en est de cette implication comme une volonté avec l’ouverture sept jours sur sept (!) des cafés restaurants et de l’épicerie. Cette dernière, tenue par (une autre !) Sylvie depuis 21 ans en a bien conscience : « Nous habitons sur place, tout se tient grâce à la solidarité et l’école c’est la vie ». Pour que la vie continue, le lien fraternel est plus que jamais une réalité. Sylvie (du Buffadou) organise même des ateliers tricots ou autres chaque lundi après-midi. « Le but est de trouver un prétexte pour se rencontrer. C’est la convivialité au-delà des âges ».

Une chorale a même vu le jour avec la troupe de théâtre de Bernard Sannié. Chanter c’est exister. C’est le cas du village grâce à l’école. Un cas d’école, en somme. Avec douze élèves cette année et quatre arrivées à la prochaine rentrée, le village à l’instar du buffadou - peut souffler. Respirer.

Le projet de douze pavillons en lieu et place de la cité EDF pour amener de la population est source d’espoir. Et l’espoir c’est la vie. À l’image des écoliers des « Petits Tambourniers » qui ce jour-là, ont pris peu avant midi leur traditionnel chemin, non pas de l’école mais du restaurant du Relais de Lassouts qui fait office de cantine depuis... 1985. Au menu : soupe de légumes, cordon-bleu, frites, yaourt et convivialité !

Renseignements pour les pavillons du Hameau du Lac au 0565707071.

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