Grèves simultanées à la SNCF et chez Air France, nombreuses perturbations

  • Des employés de la SNCF marchent sur un quai vide gare Montparnasse le 23 avril 2018 à Paris au début d’une nouvelle grève de deux jours contre la réforme de la compagnie
    Des employés de la SNCF marchent sur un quai vide gare Montparnasse le 23 avril 2018 à Paris au début d’une nouvelle grève de deux jours contre la réforme de la compagnie
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Centre Presse

A la SNCF comme chez Air France, le conflit social perdure avec deux nouvelles journées de grève, lundi et mardi. La forte mobilisation attendue des conducteurs de train entraîne encore des perturbations, même si Guillaume Pepy a évoqué une érosion de la grève.

Pour la première fois, les grèves par épisodes menées depuis plusieurs semaines à Air France et à la SNCF tombent aux mêmes dates deux jours de suite.

Sur les rails, le cinquième épisode du conflit en pointillés lancé début avril s’annonce aussi suivi que le quatrième, avec trois Transilien et TER sur sept en circulation lundi, deux TGV sur cinq et trois Intercités sur dix, selon les prévisions de la SNCF.

En région parisienne, les RER sont fortement touchés avec, en moyenne, entre un train sur deux (lignes A et B) et un sur trois (C, D et E) en circulation.

Quant au nombre de grévistes, il y a toujours «quatre cheminots sur cinq au travail», selon lui. Mais «ceux qui conduisent les trains sont en grève à 60%», soit «beaucoup moins qu’au début de la grève». Pour le patron de la SNCF, «la grève s’érode lentement».

Mais ces chiffres sont contestés par les syndicats. La CGT-Cheminots de Marseille, par exemple, a évoqué une «manipulation» du dirigeant qui comptabilise les cars de substitution comme des trains.

«On frôle les 80% (de grévistes) chez les conducteurs, les 60% chez les mécanos, soit 50% au global. Cela ne faiblit pas du tout», a assuré un militant de SUD-rail, interrogé lundi par l’AFP en gare de Toulouse-Matabiau.

Sur place, seul un TGV et trois Intercités étaient affichés pour toute la journée, la quasi-totalité des autres trains étant soit supprimés, soit remplacés par des autocars.

Dans ce contexte, le président de la République a répété qu’il n’amenderait pas son projet de réforme ferroviaire (fin de l’embauche au statut, transformation de la SNCF en société anonyme...).

Depuis les Etats-Unis, Emmanuel Macron a déclaré n’avoir «pas d’autre choix» que de poursuivre sur cette voie. «Si je m’arrête, comment est-ce que je pourrais moderniser le pays et anticiper l’avenir?», a-t-il dit lors d’un entretien en anglais à la chaîne Fox News diffusé dimanche.

Les cheminots n’entendent pas pour autant rendre les armes. En Gironde, ils ont mené lundi matin une opération «péage gratuit» sur l’autoroute A62 au péage de Saint-Selve, à la sortie de Bordeaux en direction de Toulouse, «pour expliquer leur lutte».

Dans la matinée, une opération similaire était prévue sur l’A2 à Hordain (Nord), au sud de Valenciennes. «On essaie de trouver d’autres formes d’actions, puisque le gouvernement reste sourd au retrait de la réforme», a expliqué Marc Lambert de SUD-Rail.

Dans les gares, les usagers interrogés lundi matin par l’AFP oscillaient entre agacement et débrouille.

«C’est extrêmement compliqué de s’organiser», râlait depuis la gare Part-Dieu à Lyon un Belge de 36 ans, Gaël, qui rejoint Aix-en-Provence trois fois par semaine. «Je suis contre la grève par principe, il y a d’autres méthodes».

A Bordeaux, Dominique et Inès ne s’affolaient pas malgré l’annulation de leur train pour Bayonne. «Au pire, un ami peut nous emmener en voiture».

Dans les airs, le trafic restait également perturbé lundi en raison de la dixième journée de grève pour les salaires à Air France, qui devait clouer au sol un avion sur quatre.

Dans le détail, la compagnie table sur 65% de vols long-courriers maintenus, un taux identique pour les moyen-courriers depuis et vers Roissy, et 85% pour les court-courriers à Orly et en régions.

Pour sortir d’un conflit qui aura coûté «autour de 300 millions d’euros», lundi et mardi compris, la direction d’Air France a proposé une augmentation générale des salaires de 2%, ainsi que 5% supplémentaires sur trois ans.

Les onze syndicats appelant à la grève ayant refusé, le PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a décidé de soumettre ce projet d’accord à la consultation de l’ensemble des salariés.

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