La céramique s’apprête à prendre possession de la bastide

  • La volonté des organisateurs de la biennale de la céramique a toujours été d’en faire un événement majeur.
    La volonté des organisateurs de la biennale de la céramique a toujours été d’en faire un événement majeur. DDM- GUY LABRO
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Centre Presse Aveyron

Farouche volonté de potiers et de spécialistes de l’art, la biennale de la céramique en sera le week-end prochain à sa troisième édition. Un programme étoffé a été mis sur pied.

Il y a deux ans, des milliers de personnes sont venues à Villefranche, se promenant dans la ville. Des visiteurs de la région attirés par l’animation, mais aussi des collectionneurs de toute la France », se souviennent les organisateurs de la Biennale de la céramique. Alors, pour sa troisième édition, le week-end prochain (15 et 16 septembre), ils tablent sur un même succès, voire mieux.
« Cette Biennale de Villefranche est un événement majeur », appuie Agathe Thuillier, une des chevilles ouvrières de l’organisation. Elle est certainement l’une des plus importantes. « La céramique est un art qui touche facilement les gens. Ils prennent plaisir à découvrir ce que l’on peut réaliser, des choses incroyables », assure Agathe.

Un programme complet

Un événement autour de la céramique à Villefranche ? Il n’y a pas vraiment une raison historique, comme à Millau avec la Gaufresenque. C’est simplement la farouche volonté de plusieurs personnes : potiers professionnels de l’Aveyron, réunis dans l’association Teranga, et céramistes professionnels et spécialistes de l’art et de collectionneurs amateurs du pays villefranchois regroupés dans Archipot. « Dès le début, nous avons souhaité faire de notre manifestation un rendez-vous important », appuie Agathe Thuillier. Aussi pas de demi-mesure. C’est un programme très complet qui sera proposé samedi et dimanche prochain, week-end qui est aussi celui des journées européennes du Patrimoine. Mais aucune concurrence.

Au contraire, apparaît une intéressante complicité. Comme les monuments historiques, les céramistes seront un peu partout dans la ville et les visiteurs pourront aller à leur rencontre en parcourant la bastide. Étapes obligées sur la place Notre-Dame, à la halle, au musée Urbain-Cabrol, sur la place de la Fontaine, mais aussi à la galerie qu’ouvrira pour quatre jours Agathe Thuillier au 2 rue Marcellin-Fabre, à l’Atelier Blanc (lire ci-dessous) et dans les boutiques des deux potiers de la bastide, Dany Garray, rue Notre-Dame, et Florence Boudou, rue Saint-Jacques.

Si l’idée des initiateurs de cette biennale n’était pas de faire un énième marché des potiers, force est de reconnaître que la quarantaine de céramistes et de potiers qui s’installent sur la place Notre-Dame lui donne de la force. Une sélection de professionnels qui propose toutes sortes d’objets d’art et d’usage.

Des expositions

Autre lieu phare, la halle avec une exposition consacrée à la terre sigillée, une technique qui renvoie au temps de l’Antiquité romaine. La céramique sigillée était une céramique fine destinée au service à table. « Sigillée vient de sigillum, le sceau », explique Patrice Lesueur, libraire et érudit. Ce type de poterie était notamment produit à la Gaufresenque à Millau. Treize céramistes, dont certains d’autres pays (Espagne, Belgique), ont été invités pour présenter leurs œuvres. L’une d’elles (ou plusieurs) sera sélectionnée par un jury pour le prix Martine-Damas, céramiste villeneuvoise majeure de la céramique contemporaine décédée en 2010. Elle sera achetée (un financement participatif a été lancé sur Internet et se poursuivra samedi et dimanche) et offerte au musée municipal Urbain-Cabrol, dans l’intention de constituer une collection.

Cette année, le musée rendra hommage à Pierre Bayle, un céramiste père de la sigillée contemporaine, après des recherches et un travail sur la céramique antique. Il y consacrera aussi une exposition jusqu’au 3 novembre.

Toujours sur ce thème de la sigillée, une démonstration de cuisson en four à bois éphémère, type gallo-romain, aura lieu à partir de vendredi (construction du four) et jusqu’à dimanche (défournement), sur la place de la Fontaine. Elle sera assurée par José Fernandes et Catherine De Casas, potiers à La Salvetat-Peyralès.

Pendant deux jours, et un peu plus, la céramique va bien envahir la bastide. Et les visiteurs certainement aussi.

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