Rodez, contraint mais content

  • Khaled Ayari (ici face à Oumar Gonzalez, qui évoluait à Rodez l’an dernier) n’a guère mis l’arrière-garde  de Villefranche-Beaujolais en danger vendredi soir.
    Khaled Ayari (ici face à Oumar Gonzalez, qui évoluait à Rodez l’an dernier) n’a guère mis l’arrière-garde de Villefranche-Beaujolais en danger vendredi soir. Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

En retrait par rapport aux matches précédents, le Raf s’est appuyé sur les qualités mentales qui font sa force pour arracher un point contre Villefranche-Beaujolais, avant-hier. Un pécule maigre mais qui a suffi à son bonheur.

Une série s’arrête, une autre continue. En obtenant un résultat nul face à Villefranche-Beaujolais, vendredi soir (1-1), Rodez n’est pas parvenu à signer un cinquième succès de rang mais, à défaut, a réussi à conserver son invincibilité, remplissant ainsi l’un des objectifs qu’il s’était fixés avant cette rencontre, sans pour autant respecter les conditions préalables que Laurent Peyrelade, son entraîneur, avait formulées jeudi, en conférence de presse, lorsqu’il avait déclaré : "Il faudra installer le scénario que l’on veut et, pour ça, être efficace ; continuer à être dynamique dans le contenu, l’énergie et l’intensité". Un but atteint en empruntant une voie différente de celle définie à l’avance, donc, celle que Pierre Bardy et ses partenaires avaient suivie au cours des dernières semaines mais que les Rhodaniens obstruèrent grâce à une organisation impeccable, un respect total des consignes individuelles et collectives, et un pressing constant pour gêner le début des actions, et plus précisément l’homme chargé de le mener à bien, Pierre Ruffaut, moins libre que lors des rencontres passées dans ses choix et orientations.

"ç’a été un match compliqué à jouer car on n’a pas eu beaucoup d’espaces pour s’exprimer. Villefranche a bien joué, avec des gars qui ont du ballon et qui savent bien se placer. C’est une équipe bien huilée", confia le milieu de terrain ruthénois, passeur décisif pour Ugo Bonnet, qui corrobora ses propos : "On est tombés sur une équipe bien en place tactiquement, qui nous a donné l’impression qu’elle nous avait bien analysés. Elle a su exploiter nos failles".

"Pas en jambes"

"Les images servent à quelque chose, ça fait partie du métier, glissa, dans un sourire, Alain Pochat, l’entraîneur caladois. Face à Rodez, il fallait être bien organisé et faire le pressing au bon moment. Vu que j’avais plusieurs joueurs qui reprenaient mais aussi pas mal de jeunes, je n’étais pas forcément sûr du truc avant le match, et notamment de notre capacité à tenir le coup pendant quatre-vingt-dix minutes, mais finalement, ç’a marché."

En bloquant bien les côtés, son équipe a obligé les hommes de Laurent Peyrelade à se rabattre dans l’axe, où elle les attendait également.

"Elle est super bien en place, très dynamique et très bien organisée. C’est pour ça qu’elle fait beaucoup de nuls (sept en comptant celui de vendredi, NDLR). C’est très compliqué de trouver des décalages face à elle et on n’a pas su faire ce que l’on voulait", reconnut Peyrelade avant d’expliquer que ses joueurs n’étaient "pas en jambes".

"Aucun match n’est facile"

Beaucoup moins incisif que la semaine passée, par exemple, sur le terrain de Pau (succès 3-1), son onze a semblé pâtir des rotations qu’il avait choisi, cette fois encore, et conformément à ce qu’il avait annoncé jeudi, d’opérer, dans une vision à moyen-long terme. On en veut pour preuve l’apport limité de Ramon et Guerbert, titularisés pour cette rencontre, et les combinaisons moins nombreuses et moins fluides que lors des dernières prestations, notamment sur le plan offensif, et particulièrement entre Ayari et Caddy. De façon assez significative, ce fut peu après l’heure de jeu, dans la foulée des entrées de Tertereau et Bonnet, que le collectif – qui n’avait pas pour autant donné le moindre signe de fébrilité jusqu’alors, preuve de sa confiance – fit preuve de davantage de dynamisme et monta en régime.

"À la mi-temps, on s’est dit que l’on pouvait revenir au score sans se précipiter, sans s’énerver, même si on a dû attendre la 80e minute pour le faire", indiqua Ruffaut, impliqué dans cette égalisation en tant qu’auteur du corner repris victorieusement de la tête par Bonnet.

"J’essaye d’être performant quand je rentre, d’être décisif dans les moments comme ça, quand on est menés au score. Le coach m’avait demandé d’écarter les lignes, de jouer les coups à fond et de couper les trajectoires. Face à ce bloc compact, la solution passait par les côtés", souligna celui qui compte désormais trois buts à son compteur, et dont le dernier en date est venu récompenser le travail effectué sur les phases de coups de pied arrêtés offensifs, ce domaine dans lequel Rodez doit néanmoins encore progresser.

"Aucun match n’est facile et il aurait fallu que l’on marque sur ces phases-là en première mi-temps, quand on a eu la possibilité de le faire", regretta Peyrelade, pas mécontent, cependant, de l’issue de la soirée : "Quand tu es dans le dur, que les choses sont mal embarquées, c’est bien de prendre un point. On ne va pas toujours gagner mais on est revenus, c’est super, et ça va permettre de passer un bon week-end".

romain gruffaz

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