Rodez. La société Meljac a des boutons mais André Bousquet est fier de cette fièvre

Classique, ellipse, damier, Elliot, prestige, Limoges, volumes, Pierrot, ou bien cannelée. Ce catalogue à la Prévert est plutôt le catalogue de Meljac. Leader des interrupteurs haut de gamme, connu dans le monde entier pour ses appareillages électriques de luxe qu’il conçoit et fabrique, Meljac, c’est surtout l’histoire d’un homme : André Bousquet. Discret, ne cultivant pas son ego dans son jardin - "Je suis juste le chef d’orchestre d’un sacré orchestre, dont je suis très fier", difficile à tenir assis sur la chaise de son bureau plus de cinq minutes, il est soudain capable de devenir très volubile. Il suffit de bien tomber, d’avoir un peu de chance aussi, et ce personnage très attachant se déshabille (presque) complètement.

André Bousquet a donc poussé son premier cri voilà 67 ans. Dans une petite commune du Ségala, Meljac précisément. Des parents commerçants (épicerie, restaurant de campagne) mais une famille de forgerons. Il en a idéntifiés sur l’arbre généalogique jusqu’en... 1730 ! Mais, avant de se forger une belle carrière professionnelle, jalonnée aujourd’hui de sacrées réussites, il a "glandé". C’est une formule à lui. "Je ne savais rien faire... Si ce n’est “mater” les filles et frimer, confirme-t-il. J’ai pris conscience de la nécessité faire quelque chose de ma vie à l’âge de 25 ans".

Le déclic après un stage d'électricité

Son parcours est ponctué d’anecdotes, souvent croustillantes, mais parfois émouvantes. Ses yeux rougissent et sa voix tremblotte d’ailleurs par moments. Mais, une chose est sûre : il n’oublie pas d’où il vient. Jamais. La grange de son frère Paul un jour a brûlé. Il a décidé de reconstruire "la plus belle" de la commune. Déjà. Il s’est essayé comptable, il y est resté... un quart d’heure ! C’est un stage en électricité effectué à Rodez qui a été le déclic. Avec des cours du soir "pour acquérir un bagage plus solide" et devenir ingénieur électricien. Après avoir été salarié dans une entreprise à Paris, André Bousquet a donc créé Meljac en 1995 mais il réfléchissait aux interrupteurs depuis 1983. Et, comme il se plait à le rappeler, "tout a pris forme et a grandi grâce à une équipe de guerriers, où il n’y a pas de bras cassés !".

Que lui reste-t-il de cet Aveyron où il a vu le jour ? "Une partie de la maison familiale à Meljac, où j’essaie de revenir une fois par an, répond-t-il. Je fais en sorte que ce retour au pays colle avec l’ouverture de la pêche. J’ai encore beaucoup d’attaches et d’amis". Amitié, le mot est lâché. L’amitié compte énormément pour cet ancien joueur de rugby qui a évolué au centre ou à l’arrière. S’il a porté le maillot du Racing, il vibre aujourd’hui plutôt pour Clermont. Il en parle souvent avec ses deux amis de l’ovale, Sylvain Marconnet et Peter de Villiers. à la différence des interrupteurs, l’amitié n’est jamais coupée !