Millau : six habitants de Camarès au tribunal pour outrage

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  • Plusieurs personnes ont assité à l’audience, en soutien.
    Plusieurs personnes ont assité à l’audience, en soutien. DR
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C.Az

Les faits se sont déroulés au mois d’août dernier dans le Sud-Aveyron.

Ce jeudi matin, six habitants de Camarès, dans le Sud-Aveyron, comparaissaient au tribunal de Millau sous le chef d’inculpation d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique commis en réunion, à l’encontre de deux gendarmes de la commune. Les faits se sont déroulés le 5 août dernier, vers minuit, à Camarès, où les gendarmes sont amenés à constater un tapage nocturne dans une propriété où une vingtaine de personnes, dont les six prévenus, fêtent une crémaillère. La musique baissée, les gendarmes s’en vont et procèdent, sur une autre zone, à des contrôles routiers.

« Entretien courtois »

Vers 00 h 45, ils soumettent un conducteur à un dépistage qui se révèle positif, et le conduise à la gendarmerie pour vérifier son alcoolémie. « La procédure suit son cours jusqu’à ce que la sonnette de la porte d’entrée de la gendarmerie se mette à résonner, suivie de coups frappés à la porte, rappelle le juge. Les deux gendarmes, seuls en service ce soir-là, constatent la présence de trois quatre personnes, ouvrent la porte et découvrent alors un groupe d’au moins huit personnes. » Les prévenus auraient alors demandé des explications et réclamé la libération de la personne à l’intérieur de la gendarmerie. Les gendarmes laissent finalement repartir le conducteur avec le groupe. « Il est alors 1 h 28, les gendarmes entendent des “on a gagné”, un gendarme entend “nique la police” un poing est levé en signe de victoire, poursuit le juge dans son rappel des faits. Aucune dégradation n’a eu lieu. Après ces faits, les gendarmes ont à nouveau été amenés à intervenir pour tapage nocturne au même endroit. »
Les six prévenus (deux autres personnes ont fait l’objet de recherches mais n’ont pas été retrouvées), ont été interpellés chez eux au petit matin une dizaine de jours plus tard et placés en garde à vue.
Pour eux, « les échanges avec les gendarmes ont été sans insultes ni agressivité ». « J’étais énervée, je voulais des explications mais l’entretien a été courtois, ajoute une des prévenues, l’épouse du conducteur arrêté. On n’est pas venu comme un commando, il n’y avait rien de prémédité. »

Réponse le 17 janvier

Pour les gendarmes, si les échanges sont restés courtois, c’est pour éviter une mauvaise escalade des réactions.
L’avocat des prévenus a plaidé la relaxe et la fin des poursuites. « Ils n’ont pas proféré de menaces, n’avaient pas d’armes et pas l’intention d’entrer. » La défense de la partie civile, elle, a rappelé la définition de l’outrage et dénonce « des personnes qui se sont senties toutes puissantes. Quatre prévenus ont fait valoir leur droit au silence lors de la garde à vue mais aujourd’hui les langues se délient à la barre ». Elle demande 600 € à titre de dédommagement et 300 € dans le cadre de l’article 475-1 du Code pénal. Un avis que rejoint le procureur, qui retient lui « un effet de groupe, avec certes des propos courtois mais un comportement impressionnant. Force n’est pas restée à la loi dans ce cas ». Il requiert une amende pour tous les prévenus, d’un montant d’au moins 300 €. La décision sera rendue lors de l’audience du 17 janvier prochain.

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