L’Aveyron va se doter d’une unité de traitement des déchets

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  • Élus et techniciens du Sydom de l’Aveyron vont avoir beaucoup de travail dans les mois et les années qui viennent.
    Élus et techniciens du Sydom de l’Aveyron vont avoir beaucoup de travail dans les mois et les années qui viennent. CPA
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François Cayla

Le Sydom va lancer une procédure de mise en concurrence d’opérateurs privés dans le cadre d’une délégation de service public.

Les élus et techniciens membres du Syndicat départemental des ordures ménagères (Sydom) ne vont pas chômer dans les mois qui viennent. Car la structure vient d’acter le projet de construction d’une unité de valorisation des déchets ménagers, ceux qui prennent place dans les sacs noirs. Depuis 2010 et la fermeture du site de Burgas, les déchets aveyronnais prennent la direction du Tarn et de Labessière-Candeil, où se trouve un bioréacteur géré par le syndicat mixte Trifyl. L’objectif est donc de recentrer ce processus de traitement et de valorisation sur le département. Et sur ce point, le Sydom sera intransigeant, comme le souligne son président Patrice Couronne.

"Pour mener à bien ce projet, nous allons avoir recours à une délégation de service public (DSP). Dans la procédure de mise en concurrence des opérateurs privés qui seront intéressés par le projet, il sera clairement spécifié que cette usine devra être construite en Aveyron. Nous serons moins exigeants concernant le traitement des déchets ultimes, ceux qui ne pourront être valorisés. Ces derniers seront enfouis ou incinérés sur un site aveyronnais ou extérieur au département."

Solena or not Solena ?

Évidemment, cette démarche amène à faire le rapprochement avec le projet Solena, porté par les entreprises Séché et Sévigné et ayant pour situation géographique les anciens terrains de la société Umicore, à Viviez et Aubin. Mais Patrice Couronne entend être clair sur le sujet : "Avec l’assistance d’un cabinet spécialisé pour les questions techniques, financières et juridiques, nous allons donc lancer une procédure de mise en concurrence. Solena pourra se positionner, mais rien ne dit que ce sera la solution retenue. Il y a en France assez d’opérateurs qui travaillent dans ce domaine d’activités pour que nous caressions l’espoir d’avoir le choix, vraiment le choix."

L’investissement estimé du futur équipement s’élève à 40 M€, à charge du délégataire. Une quarantaine d’emplois pourraient être créés dans ce cadre. En termes techniques, les dernières technologies devront être employées afin d’optimiser le recyclage de la matière et obtenir ainsi le maximum du potentiel énergétique contenu dans les déchets ménagers et assimilés. Ce qui permettra de réduire autant que possible le tonnage des déchets à enfouir ou à incinérer.

Ce futur équipement, qui se voudra "performant et durable, inscrit dans la transition écologique et l’économie circulaire", reviendra au Sydom à échéance de la DSP, soit au 20e anniversaire du contrat passé avec le délégataire. Le syndicat mixte aveyronnais, qui regroupe pour l’heure 18 intercommunalités et le conseil départemental, devra alors assurer la gestion technique et administrative de l’unité de valorisation.

À l’horizon 2025

"Il était important pour nous de lancer ce projet avant la fin du mandat en cours, explique Patrice Couronne, entouré des vice-présidents Elodie Gardes, Florence Cayla, Jean-Louis Denoit et Michel Bernat. Nous traçons ainsi les grandes lignes de ce que sera le traitement des déchets dans le département pour les décennies à venir, en nous attachant à garantir une maîtrise optimale des coûts et des solutions de proximité."

Le calendrier des principales étapes visant à concrétiser l’aménagement de cette usine de traitement des déchets a été établi et même activé. La désignation d’une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) est en cours et se poursuivra jusqu’en février. En suivant, de mars à décembre prochain, sera lancée la procédure de mise en concurrence de la DSP. Et c’est en mars 2020 que sera fait le choix du délégataire par l’assemblée délibérante du Sydom.

À partir de là, le chantier de la future unité, qui devrait durer entre 18 et 24 mois, pourra être lancé pour s’achever, au plus tard, à l’horizon 2025, sur un terrain qui reste donc à déterminer. Afin que les choses avancent "le plus sereinement possible ", selon l’expression de Patrice Couronne, une solution transitoire pour le traitement des déchets aveyronnais sera trouvée pour la période 2021-2025 (le prestataire sera désigné avant fin 2019).

Car en effet, au 31 décembre 2020, la convention avec les Tarnais de Trifyl prendra fin, d’où la nécessité de dénicher un nouveau partenaire en capacité de traiter les déchets non recyclables du département. Enfin, dans le même temps, il va s’agir de faire preuve de beaucoup de pédagogie pour faire accepter la future unité de traitement aux habitants du territoire choisi.

En chiffres

14,9 le tonnage de déchets recyclables triés à Millau et dans le Lot, à Saint-Jean-Lagineste, en 2018.
72,1 le tonnage des déchets ménagers résiduels évacués vers l’installation de stockage de Solozard (située dans le Villefranchois, fermée le 31 décembre) et le bioréacteur de Labessière-Candeil dans le Tarn.
14,1 M€ le coût du traitement des déchets aveyronnais (stable).
10 quais de transferts répartis sur l’ensemble du territoire départemental.
8 661km2 l’étendue sur laquelle intervient le Sydom de l’Aveyron après la collecte des déchets effectuée par les collectivités locales.
18 intercommunalités adhérentes au Sydom
282 communes concernées

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