Justice : violence et dégradations à la barre du tribunal de Rodez
Un trentenaire decazevillois souffrant d'alcoolisme et de toximanie a été jugé hier en comparution immédiate pour des faits de violence et dégradations à l'encontre de son voisin de palier.
"Je vous en prie, mille fois, trouvez une solution", implore ce retraité decazevillois venu témoigner à la barre du tribunal de Rodez dans le cadre d'une comparution immédiate pour des faits de violence avec arme et dégradations. Des violences perpétrées à l'encontre du retraité par son voisin de palier, le 19 janvier, dans la cité du Sailhenc, à Decazeville. Ce jour là, alors qu'il était au pied de l'immeuble, le retraité était interpellé par son voisin depuis la fenêtre de son appartement, au 3e étage. Après avoir prononcé des propos plus ou moins incohérents, il dit au retraité : "Attend, je descends".
"Il est arrivé en peignoir et pieds nus et tenait un couteau ouvert dans sa main", raconte avec émoi la victime, ayant déjà eu plusieurs fois maille à partir avec ce voisin consommateur d'alcool et de psychotropes. Le mélange des deux provoque un cocktail détonant et c'est tout le voisinage qui trinque. En témoigne le nombre de plaintes et de mains courantes (plus de 10) déposées à l'encontre du prévenu, au commissariat de Decazeville.
Insultes, bruits, menaces en tout genre rythmaient ainsi depuis quelques années le quotidien des habitants de l'immeuble. "J'ai déconnecté ma sonnette, car il n'hésitait pas à venir sonner à 1 ou 2 heures du matin. Il nous a gâché la vie", raconte la victime. Pourtant, au début, lui et son épouse ont plusieurs fois ouvert leur porte au trentenaire. "Il nous faisait de la peine. On voyait bien qu'il était mal dans sa peau, alors on l'aidait comme on pouvait, notamment en lui donnant à manger", poursuit le retraité. Jusqu'au jour où la femme de la victime tombe malade. "Elle ne pouvait plus cuisiner, donc on a arrêté de le nourrir.", précise-t-il. C'est à partir de là que le prévenu a commencé à proférer des menaces et des insultes racistes. De plaintes en mains courantes la vie dans cet immeuble du Sailhenc a suivi son cours jusqu'au 19 janvier et les faits de violence. Des faits aggravés par des dégradations.
Dégradations involontaires
Car lorsque les policiers ont finalement interpellé le trentenaire, ils l'ont conduit chez lui pour qu'il s'habille et se chausse. Et là, en ouvrant la porte, ils découvrent des flammes et de la fumée."Heureusement qu'ils sont remontés, tonne le procureur Cheril Chabbi, car tout l'immeuble aurait pu partir en flamme". Le prévenu tente d'expliquer. "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je m'excuse pour tout ça. Et surtout, je n'avais pas l'intention d'être violent".
Des propos qui n'ont pas eu l'air de convaincre les juges. Quant au ministère public, évoquant "un dossier très inquiétant", il requiert 12 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve de 24 mois. Une peine doublée d'une injonction de soins et d'une interdiction d'entrer en contact avec la victime. Par ailleurs, il demande également à ce que le prévenu ne puisse plus "dès aujourd'hui" habiter dans la cité du Sailhenc. Un réquisitoire suivi à la lettre par les juges du tribunal qui ont également condamné le trentenaire alcoolique et toxicomane à verser 500 € de dommages et intérêts à la victime.
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