Pont-de-Salars : six mois ferme pour avoir harcelé son ex-compagne

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  • Le tribunal a condamné le septuagénaire à une peine de prison ferme. Non pas de quatorze mais six mois.
    Le tribunal a condamné le septuagénaire à une peine de prison ferme. Non pas de quatorze mais six mois. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Interpellé le week-end dernier par les gendarmes de Pont-de-Salars, un septuagénaire a comparu vendredi devant le tribunal de Rodez pour des faits de harcèlement et menaces à l’encontre de son ex-compagne.

« Mon plaisir, c’est la musique ! » Derrière son apparence banale, le prévenu appelé à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, vendredi 1er février, aime à jouer du pipeau.

Des allures de « mégalomane », comme n’a pas hésité à le qualifier le représentant du ministère public, Frédéric Coulomb, au cours de l’audience. Interpellé le week-end dernier par les gendarmes de Pont-de-Salars, le septuagénaire a comparu pour des faits de harcèlement et menaces à l’encontre de son ex-compagne.

Le point de départ de cette campagne de dénigrement démarre le 24 décembre dernier. À la suite d’une énième dispute téléphonique entre lui et sa belle-sœur, sa conjointe officialise la rupture.

Le choix opéré par celle de trente ans sa cadette ne satisfait guère l’intéressé. En l’espace d’un mois, le retraité, ancien employé dans le secteur de l’électroménager, entreprend une véritable entreprise de destruction à l’égard de celle qui partageait sa vie jusqu’alors. Dans ce court laps de temps, il contacte l’ex-compagnon de sa moitié, son employeur mais aussi la fille de cette dernière.

« Dans un message, vous indiquez à cette adolescente d’à peine 16 ans que sa mère est une “traître” et une “voleuse”, que tout le village et les alentours seront au courant, narre le président de l’audience, Abdessamad Errabih, au moment du compte rendu des faits. Vous lui indiquez aussi que vous avez appris à sa mère “à faire l’amour et à jouir” ». Ces faits se conjuguent à l’envoi, en près d’une trentaine de jours, de 345 textos, de multiples appels et de lettres de menaces et d’injures.

Un septuagénaire « prédateur »

Persuadé, selon l’expertise psychiatrique, d’être doté de « pouvoirs paranormaux », l’homme, victime de discernement altéré, n’est pas un inconnu des prétoires. Le 5 juin dernier, cet ancien témoin de Jéhovah a été condamné à une peine avec sursis pour avoir opéré de la même façon. Non pas sur sa précédente compagne, mais son ex-épouse, avec qui il était en instance de divorce.

« Le prévenu a un côté pervers. Il se dirige uniquement vers des personnes fragiles et s’excuse à peine du bout des lèvres pour les actes qu’il a commis », regrette Me Alexandra Gosset, en charge des intérêts de la partie civile.

« Une fois dans l’intimité, il amadoue ses victimes comme dans un mouvement sectaire, surenchérit Frédéric Coulomb. Il se comporte comme une sangsue, un prédateur soutirant toute énergie vitale ». Un homme capable de faire mal « psychologiquement », contre lequel le ministère public exige une peine de quatorze mois de prison ferme assorti du mandat de dépôt, la révocation du sursis de deux mois, prononcé en juin dernier, mais aussi un suivi socio-judiciaire renforcé sur cinq années, l’interdiction de contact avec la victime et sa famille, et de séjourner sur la commune du Lévezou.

Conscient que le « comportement avec la gent féminine » de son client est sujet à discussion, Me Françoise Grail s’est arrêté un instant sur l’attitude de celui-ci, « se voyant comme un chevalier servant, tel Superman investi d’une mission ». Et souhaité qu’il ne bénéficie, au final, que d’un aménagement de peine.

Suivant les réquisitions du ministère public, le tribunal a condamné le septuagénaire à une peine de prison ferme. Non pas de quatorze mais six mois. Compte tenu de son âge, le prévenu, s’il en fait la demande, pourrait bénéficier toutefois d’une liberté conditionnelle.
 

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