"Alles Gute!" L'émission Karambolage fête son 500e numéro

  • L'émission Karambolage fête dimanche sur Arte son 500e épisode, dans un numéro spécial sous forme d'enquête policière
    L'émission Karambolage fête dimanche sur Arte son 500e épisode, dans un numéro spécial sous forme d'enquête policière Courtesy of Arte
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Relaxnews

(AFP) - Depuis 15 ans, elle dissèque avec malice les différences culturelles entre la France et l'Allemagne, pour le plaisir de ses téléspectateurs : l'émission Karambolage fête dimanche sur Arte son 500e épisode, dans un numéro spécial sous forme d'enquête policière.

Cet épisode anniversaire est construit autour de "la devinette", séquence culte qui clôt habituellement l'émission et dans laquelle les téléspectateurs doivent deviner si des images ont été tournées dans la patrie de Molière ou dans celle de Goethe. Mais, catastrophe, lors du tournage de la séquence, un homme s'est blessé et a perdu la mémoire.

"L'inspecteur Karambo" est aussitôt chargé de retrouver l'identité et la nationalité du blessé, qui a l'outrecuidance de mêler les codes vestimentaires français et allemands : il est revêtu d'un maillot de l'Equipe de France, mais porte des chaussettes-claquettes si banales outre-Rhin !

Un clin d'oeil au concept même de l'émission, qui détricote (au rythme d'une dizaine de minutes chaque semaine) depuis 2004 les particularismes qui distinguent le quotidien des Allemands et des Français : objets, expressions, proverbes, morceaux d'histoire, gestes, chansons, traditions... Le tout à grand renfort de dessins et graphismes.

"Je suis un peu une enfant des jumelages franco-allemands, et après avoir vécu une quinzaine d'années en Allemagne, j'avais envie de flanquer des morceaux d'Allemagne aux Français et des morceaux de France aux Allemands..." raconte à l'AFP Claire Doutriaux, la conceptrice de l'émission.

- Horizons élargis -
"C'était obsessionnel, je n'arrêtais pas de sauter d'un rail à l'autre et de faire des comparaisons entre les deux cultures dans un dialogue intérieur. Et cela m'est apparu comme une nécessité de trouver la forme qui permette d'intéresser les autres, c'est-à-dire non seulement les Français germanophiles et les Allemands francophiles, mais tout le monde, à ce qu'il se passait dans ma tête", dit-elle : d'où le recours à ces séquences dessinées, très ludiques, et qui font une grande place à l'humour.

Voilà pour la forme. Et pour le fond, pour éviter de "sombrer dans le précipice des clichés et des approximations", Claire Doutriaux a l'idée de rattacher l'émission à des choses très concrètes, souvent vécues par la rédaction de Karambolage. "Ce sont nos vies franco-allemandes que nous mettons sur la table... On ne dit pas +les Allemands font ceci, les Allemands font cela+, mais +les Allemands ont ceci et ont cela+", dit-elle.

Au gré de cet inventaire des spécificités d'une rive du Rhin à l'autre, elle constate que malgré la mondialisation, "nos différences tiennent bien le coup !". Et espère faire émerger par ce biais une meilleure compréhension entre les deux pays qui se sont longtemps fait la guerre, car "en parlant des petites différences, on dégage encore plus l'universel".

Au fil des ans, Karambolage a multiplié ses rubriques (elle en compte une soixantaine), et est parvenue à élargir son horizon en s'intéressant aux apports culturels issus des immigrations en France et en Allemagne. Un "chantier" que la créatrice de l'émission compte bien poursuivre, sans perdre de vue son périmètre franco-allemand.

Côté audiences, Karambolage a su trouver son public, avec plus de 700.000 téléspectateurs en France, où elle est diffusée dans un créneau favorable (le dimanche vers 20H30), tandis qu'en Allemagne, où Arte est nettement moins suivie, et où elle diffusée plus tôt, elle rassemble plus modestement autour de 250.000 personnes, soit plus que le niveau moyen de la chaîne franco-allemande outre-Rhin.

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