Les lycéens de Jean-Vigo avec des Québécois…

Certains foulent le sol français pour la première fois. Après avoir accueilli une douzaine d’élèves de la spécialité théâtre du lycée Jean-Vigo au mois de mars, huit pensionnaires du Cégep de Limoilou à Québec sont arrivés à Millau mardi dernier. Après des retrouvailles chaleureuses avec leurs homologues français et la découverte du village templier de La Couvertoirade mercredi, la jeune troupe s’est remis au travail jeudi, en résidence au théâtre de la Maison du peuple, où elle jouera sa pièce Disparition, montée de A à Z, ce vendredi à 20 h 30.

"On s’est vu il y a deux mois pour réaliser chez eux un travail sur le corps avec le chorégraphe Harold Rhéaume, résume Sarah Carlini, comédienne et professeure de théâtre à Jean-Vigo. Nous avons commencé à réfléchir sur des textes mais désormais nous allons devoir travailler dans l’urgence pour créer ce spectacle d’une heure."

Une pièce engagée

Au-delà du voyage et de l’échange culturel réussis de part et d’autre, les jeunes comédiens vont unir leurs voix et leurs danses pour dénoncer le monde actuel et les questions écologiques sur lesquelles son avenir repose. "Ce n’est pas pour rien qu’on dit que les Français et les Québécois sont cousins, plaisante Marie-Eve Chabot-Lortie, professeure de théâtre au Cégep. Cela donne un groupe généreux, travailleur qui permet aussi de découvrir de nouvelles façons de travailler en respectant des délais beaucoup plus réduits que ce qu’on a l’habitude de connaître chez nous."

Une urgence loin d’effrayer les jeunes acteurs comme le Québécois Jérémie, 18 ans : "Comme le reste, cela va être une grande première pour nous mais je sais que nous en sommes capables. Beaucoup de Québécois rêvent de ce qu’on est train de vivre, donc nous nous devons d’y arriver avec succès."

Après avoir vu le spectacle de Jean-Vigo en début de semaine au théâtre, les Québécois sont désormais impatients de partager la scène avec les Français pour faire passer ce message d’universalité autour de l’art, de la culture et des questions autour de l’urgence climatique. Avec leurs motivations et cette énergie folle commune, ils entendent bien éveiller les consciences.