Villefranchois : il soutire, avec son épouse, plus de 300 000 € à son père

  • Une affaire jugée au tribunal correctionnel de Rodez.
    Une affaire jugée au tribunal correctionnel de Rodez. Archives J.A.T.
Publié le , mis à jour
Mathieu Roualdés

Un couple a été condamné par le tribunal correctionnel de Rodez. 

« Triste », « inadmissible », « indigne », « le cynisme incarné »… Le tribunal de Rodez, présidé par Alexandre Laine, et la représentante du ministère public, Fanny Moles, n’y ont pas été avec le dos de la cuillère mercredi. Et pour cause, face à eux, se présentait un couple de sexagénaires accusé d’avoir soutiré plus de 300 000 € à une personne âgée. En l’occurrence, le père du mari. Originaire de Belgique, ce dernier avait rejoint son fils du côté de Villeneuve-d’Aveyron au début des années 2000. Mais l’âge avançant – il a aujourd’hui 90 ans – l’homme a été placé en Ehpad à la demande de son fils et de sa belle-fille. Jusque-là, rien d’anormal… Sauf qu’en 2017, la justice est saisie pour des retards de mensualités s’élevant à plus de 40 000 €. Une enquête est ouverte et le fils du pensionnaire passera rapidement aux aveux. Grâce à une procuration obtenue de la main de son père, il a littéralement vidé les comptes de ce dernier…

« Aucun remords »

Le préjudice s’élève à 307 011 € exactement et il a été dépensé en quelques mois. Voitures, vacances, terrain à 32 000 €, travaux onéreux au domicile du couple… « J’ai flambé », avoue le fils. à la barre, cet ancien routier, aujourd’hui retraité, dit n’éprouver « aucun remords » à la suite d’une « enfance terrible ». Son épouse, également à la retraite, dit ne s’être rendue compte de rien, ne pas mettre le nez dans les comptes. « Vous vous moquez de nous : j’ai fait les calculs et en deux ans, plus de 4 000 € tombaient sur votre compte. Les voitures achetées sans crédit, les vacances aux quatre coins de l’Hexagone… N’imaginiez-vous pas que c’était grâce à l’argent de votre beau-père ? », s’interroge la substitut du procureur, Fanny Moles. Avant que le tribunal ne condamne le couple à 18 mois de prison avec sursis pour le mari et 8 mois pour l’épouse avec une mise à l’épreuve d’une durée de trois ans. Et l’obligation de réparer le préjudice à la victime, toujours pensionnaire de l’Ehpad. Reste une question en suspens : qui va payer ? Car le couple se dit insolvable. Et comme l’a soulevé l’avocat de la partie civile, Me Mainguy : « C’est donc l’État et les contribuables qui paieront… Et en attendant, ce pauvre Monsieur qui avait épargné toute sa vie pour s’offrir une belle fin de retraite se retrouve sans rien et se laisse mourir ».
 

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