Double meurtre de Castelnau-de-Mandailles : le frère plaide la légitime défense

Abonnés
  • Un drame lié à un conflit entre frère et sœur pour ce terrain.
    Un drame lié à un conflit entre frère et sœur pour ce terrain. Reproduction Centre Presse -
Publié le
François Barrère - ML

Joël Ayral a présenté mardi une demande de remise en liberté, après avoir tué sa sœur et son beau-frère à Castelnau-de-Mandailles, sur fond de conflit exacerbé de voisinage et d’héritage.
 

« Il y a eu beaucoup de contrevérités, je veux à tout prix une reconstitution. » Cheveux gris, grosses lunettes, bras croisés, Joël Ayral, 63 ans, comparaît ce mardi 10 décembre à la cour d’appel de Montpellier, en visioconférence depuis la prison de Rodez. Le 22 mars dernier, ce retraité a sauvagement battu à mort sa sœur Henriette, 78 ans, et son beau-frère Firmin, 80 ans, à Castelnau-de-Mandailles, un petit village proche d’Espalion. « Multiples fractures crâniennes, coups multiples portés avec une grande violence » résume le magistrat : Firmin, qui retrouvé avec un œil crevé, « a agonisé en inhalant du sang ». Peu après les faits, survenus dans la nuit, Joël Ayral s’est changé, a jeté ses vêtements ensanglantés dans une rivière, puis est allé sonner chez les gendarmes pour se dénoncer. Là, il a raconté s’être rendu dans la soirée pour tailler des arbres, afin de se conformer à une décision de justice rendue dans « un problème de succession et d’empiétement d’immeuble, un conflit familial enkysté depuis des années » poursuit la magistrate. « Il dit avoir été agressé par Firmin puis par Henriette, il aurait reçu un coup de barre sur la tête, puis s’être saisi de l’arme utilisée par ses attaquants, et aurait donné des coups mortels ».
La magistrate rappelle que Firmin ne pesait que 56 kg et avait beaucoup de mal à se déplacer. Les filles des victimes ont décrit « le calvaire » vécu par leurs parents, face à cet oncle qui « n’osaient plus sortir de peur d’une agression ». L’expert psychiatre décrit une « personnalité paranoïaque », en conflit « avec le maire d’Espalion et pas mal de voisins » et qui « n’a pas de pathologie mais a une dangerosité à mettre en lien avec sa personnalité ».
Mais son avocat, Me Dollez, insiste : « Il a un casier judiciaire vierge, il a été agressé en premier, de nuit, de dos, avec une arme. Il a expliqué l’instinct de survie qui l’a animé, et plaide la légitime défense. »

Doit-il être libéré ?

Décision le 17 décembre.
 

"Une bombe à retardement"

« C’était une bombe à retardement » a raconté l’un des témoins entendu par les gendarmes pendant l’enquête. Dans les jours précédents le drame, furieux d’avoir été débouté d’une procédure, et d’une décision de saisie à hauteur de 27 900 €, il s’était rendu, en pleurs, chez son assureur, chez un huissier et même chez les gendarmes. « Il va y avoir des morts avant samedi » dit-il alors à certains de ses interlocuteurs. « Je les tuerais bien s’il n’y avait pas les enfants ». Décrit comme « émotionnellement instable » par l’expert psychologue, Joseph Ayral n’a pas démenti : « Je suis comme ça, c’est malheureusement ma façon d’être ».
 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?