Une reconversion sur grand braquet pour le Ruthénois Maxime Poisson

  • Fan inconditionnel de vélo à pignon fixe, le Ruthénois développe aujourd’hui sa marque « Wish One Cycles ».	MP
    Fan inconditionnel de vélo à pignon fixe, le Ruthénois développe aujourd’hui sa marque « Wish One Cycles ». MP -
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Aurélien Delbouis

Footballeur professionnel passé par le centre de formation du Rodez Aveyron foot, le Ruthénois se consacre aujourd’huià la démocratisationdu cyclisme "gravel".

La photo est trompeuse. Si le vélo polarise aujourd’hui toute l’attention de Maxime Poisson, c’est bien le ballon rond qui a occupé une grande partie de sa vie. Footballeur professionnel pendant 15 ans, le Ruthénois a d’abord fait ses marques à Rodez, sa ville de cœur, où il a évolué de 1979 à 1993. En 1991, l’équipe de Maxime et Sébastien – son frère jumeau – entraînée par Michel, le père, s’offre même une demi-finale de Coupe de France au Vélodrome. Face au grand OM d’un certain Jean-Pierre Papin, auteur d’un triplé ce jour-là, le milieu de terrain de 17 ans vit là sa première grande émotion de footballeur. Elle aiguise aussi son appétit et ses envies d’ailleurs. Maxime court vite, frappe fort et tape dans l’œil du coach du Mans qui lui offre un nouveau contrat professionnel. Quand le Raf connaît une relégation douloureuse, lui s’engage avec Le Mans UC 72 pour la saison 1993-1994. Il restera six ans dans la Sarthe avec des hauts et des bas. Blessé après trois saisons, le Ruthénois perd la confiance du coach : "Il fallait que je parte". Dans un milieu très concurrentiel, difficile de passer du feu des projecteurs à l’ombre du doute. Mais le passage à vide ne dure pas. Maxime se retrouve sur les tablettes d’un manager chinois. "Il trouvait que j’allais vite et que j’étais très offensif. Ça plaît en Chine", se souvient Maxime dans la Dépêche. Il signe pour le club de Wuhan. Un nouveau défi dans un pays qui s’ouvre à peine au ballon rond. Son nouvel eldorado : Wuhan, ville tentaculaire de 12 millions d’habitants. "Nous jouions devant 40 000 spectateurs. C’était assez surréaliste." Loin des siens, de sa femme et ses deux enfants, il s’adapte tant bien que mal au championnat. "J’ai dû oublier toute ma culture de joueur européen. Là-bas, le sens tactique n’existait pas vraiment. Les gars sont très forts techniquement, ils défendent sur l’homme et il vaut mieux éviter les contacts. En fait tout est voué à l’offensive. Le public veut des buts. La valeur du championnat de D1 se situe entre la D1 et la D2 française".

Communicant averti

Après six mois de pige, le Ruthénois abandonne finalement son statut de star, quitte l’empire du Milieu pour le championnat français. Il signe à Nîmes (D2), le Racing club de Paris (National) puis rallie le Dijon FC de Rudi Garcia. Sa carrière se termine sur une accession en Ligue 2… puis vient l’heure de la reconversion. "Pendant un an, j’ai intégré le service marketing du DFCO, puis la régie publicitaire externe du club. J’ai ensuite créé une agence de marketing et de communication sportive à Dijon." En parallèle, il trouve aussi dans le vélo un nouveau terrain de jeu. Dans la capitale de la Bourgogne, il organise, chaque année, le National Mustard Crit, une course cycliste sur route à la notoriété croissante. Mais c’est bien le gravel qui aiguise désormais son appétit. Sous la marque "Wish One", il lance en 2019, un deux-roues hybride à mi-chemin entre le vélo de course et le vélo tout chemin. En communicant averti, il organisera aussi au printemps, la "Wish One 130", une course entre "Causses et Aubrac" dédiée aux fans de gravel. Une reconversion sur grand braquet…

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