Aveyron : travailler sans sortir, les secrets pour... s'en sortir

  • Grandeurs et servitudes du télétravail...
    Grandeurs et servitudes du télétravail... Reproduction Centre Presse -
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Philippe Routhe

Vous êtes nombreux à découvrir les joies et les difficultés du télétravail. On essaye de vous aiguiller pour que cela se passe au mieux.

Conséquence du coronavirus, beaucoup de Français découvrent le télétravail. C’est même devenu "une discipline olympique" quand on a les enfants juste à côté. Nous sommes allés prendre conseil auprès de Luc qui, depuis trois ans, pratique le télétravail en Aveyron. Chargé de mission pour une entreprise de sondages basée à Paris, ce jeune père de famille passe le plus clair de son temps à la campagne, après avoir passé plus de trois ans à Paris. On fait le tour de la question en dix points.

La priorité : être bien connecté

" Être bien connecté ! En télétravail, nous sommes isolés, il est nécessaire d’avoir une connexion fiable et un bon débit. Et que cela coupe peu. Il faut également des outils performants, notamment pour la visioconférence. Mieux vaut d’ailleurs être pas loin du signal de la box quand on est en wifi, voire être connecté en filaire. "

Un bon espace de travail.

" Il le faut accessible et isolé et séparé de l’espace de vie quand c’est possible. À minima, une table et une chaise, certes mais il faut un bon fauteuil par exemple. Car on va passer beaucoup de temps devant l’ordinateur. Et il faut vérifier que l’on capte bien. Car on peut avoir besoin du téléphone. "

Du bon usage des outils

Le téléphone : "On le réserve à l’urgence et à l’importance du message à faire passer. Et gardons à l’esprit que l’on ne connaît pas la journée de l’autre. Au bureau, c’est facile : tu vois si ton collègue est occupé ou pas. De chez toi, non…"

Le SMS : "Pour les informations un peu moins urgentes et un peu moins importantes. "

Le mail : "C’est pour les problématiques complexes à expliquer ou dictées par la nécessité de laisser une trace écrite. "

La visioconférence : "Il faut la préserver pour la réunion de travail. "

Le tchat : "C’est à mon sens un peu intrusif, mais cela peut permettre les échanges informels entre collègues et remplacer le mail pour son ultra rapidité ".

Cloisonnez…

Qui dit télétravail dit travail depuis sa maison. "Et il est important de bien séparer les deux espaces".

L’idéal est de pouvoir disposer d’un bureau à part. Mais pour l’heure, il n’est pas question de monter une cloison. En revanche, une manière de cloisonner est d’être clair sur les horaires.

"En effet, qui dit télétravail, dans la majeure partie des cas, dit disponible tout le temps, d’où l’intérêt d’être précis sur les horaires de travail. Moi, je suis disponible de 9 heures à 19 heures. Avant et après, non. Il faut s’octroyer le droit à la déconnexion. Aujourd’hui, nous sommes dans des conditions un peu particulières, notamment avec les enfants. Mais il faut veiller à ne pas se laisser distraire. Sur ces horaires-là, ce n’est pas le moment de jouer à la Play ou de regarder un film. D’autant que notre esprit est tourné vers notre préoccupation professionnelle… "

… Mais ne restez pas seuls

L’isolement vous guette dans le télétravail.

"Il faut ajouter de l’humain ! La visioconférence et le téléphone ne sont pas les seuls outils. Moi par exemple, je m’accorde une pause " radio " le midi, pour ne pas se sentir isolé du reste du monde. Il ne faut pas hésiter à sortir un peu. On a vite fait de faire 400 pas en allant flâner un peu dehors. Puis c’est important de s’ouvrir au monde. Il faut garder de l’interaction. Un peu de sport avant de commencer ou après, ça fait du bien ! "

Ayez confiance

C’est aussi la base de la réussite : une confiance mutuelle entre le patron et l’employé. "Il est important de se mettre d’accord sur les modalités de suivi de son travail. Cela suppose la confiance des managers. La suspicion peut engendrer de la tension et un trop-plein de mails pour se justifier… Il faut bien être au clair sur la confiance établie. "

Parlez !

"Au bureau, il suffit de voir votre tête pour savoir si vous êtes débordés ou tranquillement en train de jouer sur l’ordinateur. Mais quand vous êtes chez vous, rien ne transparaît. Il faut être pro actif et dire ce que l’on ressent à nos collègues ou à notre supérieur. Être proactif, que ce soit en sous charge, où vous faites savoir que vous êtes disponible, ou en surcharge, pour dire stop. "

Les collègues vous manquent

C’est normal. Le petit café du matin, la blague potache, tout cela n’existe plus à la maison. "L’ambiance générale du bureau, c’est ce qui manquait à mes débuts. Ensuite, j’ai quand même constaté que je travaillais mieux depuis chez moi. Plus productif. À la longue, mon constat est que cet éloignement peut être un frein à l’évolution de carrière. Mais je ne généraliserai pas mon propos. "

Et quand on y a goûté…

"Je ne suis pas sûr qu’il y ait une vague de demandes de télétravail après cet épisode de coronavirus. Puis, quelqu’un qui est resté coincé dans ses trente mètres carrés, je ne suis pas sûr qu’il ait envie d’y rester. En revanche, quelqu’un qui a quitté son bureau parisien pour la campagne, il est possible que cela le fasse réfléchir. Le cadre de vie peut faire la différence. J’ai toutefois une mise en garde : la période que nous vivons est exceptionnelle avec une charge de travail amoindrie… Nous ne sommes pas dans une configuration normale. "

Faut-il s’habiller ?

"Il y en a qui mettent les chaussures… moi pas. Mais oui, on s’habille ! "

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