Ça va jouer des coudes dans certains villages de l'Aveyron

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    Rendez-vous dimanche dans les bureaux de vote. Archives Centre Presse - José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Avec un score de 88  %, l’Aveyron a plutôt bien fait le boulot au premier tour des élections municipales. 88  %, ce n’est pas le résultat d’un des maires les mieux élus du département, mais bien le pourcentage des communes aveyronnaises qui n’auront pas à repasser par l’isoloir dimanche prochain. Sur 285 communes, il en reste donc 31 qui se cherchent encore un maire ou quelques conseillers municipaux. Et qui, à moins de quelque cataclysme improbable, les trouveront après-demain soir. Dans cet esprit, on connaît les enjeux des points chauds que sont Rodez, Millau ou Saint-Affrique. Mais il est quelques villages où ça joue aussi des coudes au pied des escaliers de la mairie, comme à Villefranche-de-Panat, Estaing et Sévérac d’Aveyron. Trois villages, parmi quelques autres, où la journée dominicale qui se profile promet d’être tout aussi chaude que ces premiers jours d’été.

Villefranche-de-Panat : des candidats comme s’il en pleuvait…

Ce dimanche 28 juin sera donc chaud à Villefranche-de-Panat, avec trois listes (ou presque) encore en lice, rien que ça, pour un hameau de moins de 800 habitants. Résultat ? Un éparpillement des voix au premier tour, qui a vu le seul Michel Vimini, tête de liste, être élu avec 54  % des voix. Et donc, sur 15 postes de conseillers municipaux, 14 restent encore à pourvoir. Dans cet entre-deux tours exceptionnellement long, et malgré quelques tractations d’alcôves, aucun accord de liste n’a pu être conclu.
C’est donc encore pléthore de candidats qui va se frotter au verdict des urnes dimanche. Parmi eux, Yves Monteillet, maire adjoint sortant, dont la liste est arrivée dernière, soit une forme assez claire de désaveu pour l’équipe sortante de Marcel Boudes, un maire sortant « désenchanté » qui a décidé, dès fin 2019, de ne pas se représenter.
Celui qu’on peut considérer comme l’outsider de la bande, Jean Fabre de Morlhon, troisième sur son nom au soir du premier tour avec plus de 41  % des suffrages, attend son heure au coin du bois, dans un contexte local relativement compliqué.
Car si l’éclatement des voix du premier tour se confirme ce week-end, et se traduit par la constitution d’un conseil municipal bien peu homogène, la gestion du village risque de s’avérer périlleuse.
Pour la petite histoire, on retiendra en passant que la famille Bousquet a lancé sur le front de ces municipales trois de ses membres  : Anne-Marie, Hélène et Marilyne. Et pas forcément sur la même liste. De quoi alimenter les repas de famille.

Estaing: deux listes, deux femmes, deux postes à pourvoir

La situation n’est pas moins cocasse qu’ailleurs du côté d’Estaing. Par là-bas, le maire sortant Jean Pradalier a, lui, décidé de se représenter… mais tranquillement positionné sur la liste conduite par Nathalie Couseran (conseillère municipale sortante).

Nathalie Couseran
Nathalie Couseran Centre Presse - Olivier Courtil

En face d’elle, dans un duel féminin assez rare, pour ne pas dire très rare en milieu rural, on retrouve Chantal Marc.

OCOU20200625Chantal Marc
OCOU20200625Chantal Marc Centre Presse - Olivier Courtil

Sur la liste de cette dernière, en bonne position, on retrouve Bernard Samper, premier adjoint de l’équipe municipale sortante. En clair, le maire sortant d’un côté, le premier adjoint de l’autre  : de là à imaginer que la cohabitation entre le maire sortant et son premier adjoint a dû être tendue, il n’y a qu’un pas que l’on serait tenté de franchir allègrement. Le tout est que ni le maire sortant ni son premier adjoint n’ont été élus au soir du premier tour, Jean Pradalier ayant recueilli 48,79 % des suffrages et Bernard Samper 45,57 %.
On va donc ressortir les urnes ce dimanche à Estaing pour remplir les cases vides (2 postes à pourvoir sur les 11 de l’assemblée municipale) et bien malin qui pourrait avancer aujourd’hui lesquels vont rafler la mise. Chaque liste présente donc deux candidats pour tenter de faire pencher la balance. Si le maire sortant est encore de la partie, il n’en sera pas de même de son ex-premier adjoint qui a définitivement passé la main.
Une chose est donc sûre à ce jour et une seule  : les deux ne siégeront plus ensemble en conseil municipal.

Sévérac : Un poids lourd à terre

Dans un paysage local recomposé, de par la création de la commune nouvelle de Sévérac d’Aveyron (regroupement des localités de Buzeins, Lapanouse, Lavernhe, Recoules-Prévinquières et Sévérac-le-Château), les électeurs ont visiblement eu un peu de mal à s’y retrouver. D’où un premier tour au résultat assez surprenant.
Trois listes étaient sur la ligne de départ. Dimanche, il n’en restera que deux, conduites par Mélanie Brunet et Edmond Gros. On ira jusqu’à dire que celle qui a fini sa course dans le fossé n’est pas la moindre, puisqu’il s’agit de celle emmenée par Camille Galibert, maire sortant et figure de la droite aveyronnaise. Un poids lourd de la politique aveyronnaise qui, peut-être, n’aura pas survécu à des redécoupages administratifs parfois fort peu appréciés des électeurs. On dit bien, peut-être…

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