Rodez Aveyron football : voyage vers l’inconnu sur fond de crise sanitaire

Plus que quelques heures à patienter. Pour le Rodez Aveyron football et ses colocataires de Ligue 2, la reprise du championnat a lieu ce week-end. Comme souvent, l’approche du coup d’envoi de la première journée convoque les plus folles excitations, chez les acteurs et chez les passionnés. Avec les charmes de la nouveauté, la promesse de repartir de zéro ou celle de confirmer de bonnes performances, la saison naissante est le moment de tous les possibles, celui où l’on peut s’autoriser une dernière fois des rêves de grandeur avant de les soumettre à la réalité du terrain.

Seulement, en cette année particulière, les ardeurs estivales sont altérées par le contexte sanitaire. Le Covid-19, qui circule aussi bien qu’un ballon entre les pieds des meilleurs meneurs de jeu, est l’invité indésirable de ce début de saison. Question empêcheur de jouer en rond, son palmarès affiche déjà une saison précédente rabotée d’un quart, une reprise repoussée d’un mois par rapport aux standards habituels ainsi qu’une affluence limitée à 5 000 spectateurs dans les tribunes. Et la suite ? Impossible à prévoir. Toutefois, les derniers indices ne poussent pas à l’optimisme. Les nombreux cas positifs relevés dans des clubs professionnels ainsi que les rencontres de préparation annulées au dernier moment confèrent au virus un potentiel de nuisance certain.

La prochaine saison ira-t-elle jusqu’au bout ?

Même sans confinement général comme celui imposé au printemps, une résurgence encore plus forte de l’épidémie dans les semaines à venir pourrait avoir des conséquences sur la bonne tenue du championnat. Il faudrait alors de nouveau guetter les décisions du gouvernement, et l’hypothèse d’une interdiction de la pratique du sport du haut niveau, qui était en vigueur au-delà du déconfinement, ne pourrait être totalement écartée d’un revers de main. Sans aller jusqu’à cette extrémité, la Ligue de football professionnel a d’ailleurs prévu des circonstances dans lesquelles les rencontres seraient reportées, selon un protocole médical destiné aux clubs de Ligue 1 et de Ligue 2.

Ainsi, les aléas de l’évolution sanitaire pourraient avoir des conséquences sur les effectifs les plus touchés par le Covid-19. Les clubs frappés par les reports risquent donc de voir leur calendrier surchargé. Ceci est loin d’être anecdotique, car le programme est plus copieux que d’habitude, avec une saison ramassée sur 38 semaines, contre 42 pour ce qui était prévu lors du précédent exercice. Outre les annulations, les clubs ne pourront pas compter sur leurs joueurs testés positifs, qui devront être placés en isolement, selon le protocole de la LFP.

Face à ces écueils et au souvenir récent d’un championnat qui n’est pas allé jusqu’à son terme, le début de saison pourrait s’avérer plus crucial que d’habitude. Commencer fort, comme le Raf avait su le faire il y a un an, éviterait des émotions fortes dans un contexte sanitaire incertain. Car la saison qui s’apprête à débuter revêt des airs de voyage vers l’inconnu : on sait quand on part, on ne sait pas quand ni comment on arrive.