Sévérac d'Aveyron. Sévérac : Mathilde Tassié lance second’ère pour encourager le "consommer différent"

En Aveyron, il y a ceux qui montent à la capitale. Et puis, il y a aussi ceux qui quittent Paris pour s’installer au pays. Alors que ses grands-parents paternels avaient migré pour ouvrir un café, Mathilde Tassié a fait le chemin inverse pour créer un dépôt-vente à Sévérac-le-Château. Il y avait jusqu’à présent l’aire de l’Aveyron, étape incontournable au carrefour de l’A75 et de la RN88. Depuis six semaines, il y a une deuxième aire au pied de l’imposante bâtisse fortifiée médiévale... Ou plutôt une Second’ère. C’est ainsi que cette jeune femme de 28 ans a baptisé sa boutique de 80 m2 située avenue du Général-De-Gaulle. Si elle a vu le jour en région parisienne, précisément à Beaumont-sur-Oise, d’un papa aux racines donc sévéragaises et d’une maman, née Pradeilles à Sévérac-le-Château et qui a toujours vécu là, Mathilde Tassié n’a pas oublié ses vacances sur les terres familiales quand elle était petite. "Je me souviens des visites du château, des ploufs à la piscine municipale, confirme l’intéressée. Et puis, les balades systématiques avec mamie qui, à force, me faisaient râler". Mariées à des Aveyronnais, ses deux sœurs aînées ont défriché l’exode vers la province. Elle a suivi voilà quatre ans. Après avoir grandi dans le Val d’Oise, elle a décroché un master II en marketing. Elle a travaillé pour des laboratoires pharmaceutiques, dans le web, avant de mettre le cap au sud pour intégrer

une PME locale dans l’univers de la viande. Mais, cette aventure professionnelle a tourné court : "ça ne me correspondait pas. J’ai été un peu déçue du terrain". Elle a donc tourné la page du salariat : "Mon objectif était d’utiliser mes compétences au service des gens. Je voulais donner du sens à ma vie". Mais quoi ? "Je me suis appuyée sur mon expérience personnelle, explique-t-elle. Je ne consomme rien de neuf puisque tout existe d’occasion. ça fait du bien à la planète, au porte-monnaie". Elle poursuit : "Le dépôt-vente permet, à ma petite échelle, de développer ce marché-là. Il est utile à tout le monde, en allant plus loin qu’une friperie ou bien une brocante". Mathilde Tassié a donc ouvert Second’ère, près d’un supermarché et à deux pas du camping, un local de 80 m2 "avec un parking et une belle vitrine". La règle de la maison : deux mois de dépôt maximum et 50% de commission pour la maîtresse des lieux. Laquelle offre ainsi une deuxième vie à des vêtements, des objets de décoration, de la vaisselle, du petit mobilier, du linge de maison, des livres... "C’est assez diversifié pour l’instant mais il est possible que j’adapte dans quelques mois, souligne-t-elle. Je teste, je tâtonne. Disons que c’est une phase de découverte". Elle reconnaît que "les débuts sont prometteurs". Il reste donc à lui souhaiter la même affluence que l’autre aire sévéragaise !..