Rodez, une ville "riche" invitée à investir

C’est un rapport à plusieurs lectures que vient de publier la Chambre régionale des comptes, sur les finances publiques de la ville de Rodez depuis 2013. La première est positive, élogieuse même sur la gestion des deniers publics de l’équipe Teyssèdre depuis 2013, cette fameuse gestion "en bon Aveyronnais" comme aime à le dire l’édile, avec un endettement parmi les plus faibles des villes moyennes françaises.

Mais, dans les 66 pages du rapport, les "sages" de la région pointent également une capacité d’autofinancement – plus de 10 M€ – " insuffisamment mobilisée " et un taux de réalisation des projets " anormalement bas ". " On note un décalage important entre les moyens financiers dont dispose la commune et la réalité de la politique d’investissement ", conclut d’ailleurs l’étude. De quoi relancer le sempiternel débat ruthénois sur ce difficile équilibre politique… Comme mercredi, lors du conseil municipal.

Christian Teyssèdre : "Ce rapport est à côté de la plaque"

La première offensive est venue du camp de la droite. "Ce rapport ne vient que conforter ce qu’on dit depuis six ans. Il donne du crédit à la majorité sur sa politique de maîtrise des dépenses mais il nous donne raison sur sa stratégie d’investissement. On ne fait pas profiter les habitants de nos moyens. Et nous sommes aujourd’hui sur une politique basée sur des effets d’annonce avec un taux de réalisation des projets plus faible que les villes de la strate, avec lesquelles vous aimez vous comparer", a lancé Serge Julien à destination de son ancien "camarade" Joseph Donore, nouvel argentier de la municipalité. "Je n’en rajouterai pas plus", a suivi Matthieu Lebrun, leader du groupe Rodez Citoyen.

La réponse, elle, est venue de Christian Teyssèdre : " Ce rapport est à côté de la plaque car il ne prend pas en compte 2019 et sur cette année-là, on est bien au-dessus des autres collectivités avec près de 19 M€ d’investis pour des équipements structurants tels que les aménagements de la place de la Cité, du parking Foch ou encore la requalification du stade Paul-Lignon".

Au mois de juillet dernier, l’édile avait d’ailleurs répondu et pris acte des recommandations de la Chambre régionale des comptes, dans une lettre. "La nouvelle municipalité entend poursuivre les travaux engagés et renforcer les investissements au cours du mandat à venir. D’importants nouveaux projets vont ainsi voir le jour, y compris dans les quartiers avec pour objectif premier une amélioration de la qualité de vie des Ruthénois, le tout dans un souci de protection de l’environnement", écrivait-il notamment, faisant référence à de nombreux projets de campagne tels que la rénovation des écoles, des squares, la création d’une halle couverte, le nouveau stade Paul-Lignon, etc.

"Le prochain rapport sera élogieux"

"La saine gestion de nos finances permet à la ville d’aborder l’avenir avec sérénité, en dépit des incertitudes liées à la profonde crise qui s’annonce. Toutes les collectivités ne peuvent en dire autant", concluait-il, rappelant au passage le classement de Rodez parmi les meilleures villes moyennes où il fait bon vivre.

"Vous regarderez le prochain rapport, il sera élogieux !", a même lancé Christian Teyssèdre, mercredi soir lors du conseil municipal. Plaçant son troisième mandat sous le signe de l’investissement ? L’élu s’y était engagé lors de la campagne. L’opposition et la Chambre régionale des comptes veilleront au grain.