Millau : Emmaüs repart sur de nouvelles bases

  • Le nouveau bureau sera coprésidé par Hervé Durand et Jean Durot (debout, à gauche et au centre).
    Le nouveau bureau sera coprésidé par Hervé Durand et Jean Durot (debout, à gauche et au centre). V. G.
Publié le
Victor Guilloteau

Après une longue période de secousses, l’antenne locale a réussi à renouveler son bureau. Elle espère prendre un nouveau départ, loin des polémiques.

Ébranlée par la polémique des derniers mois, l’antenne locale d’Emmaüs va tenter de repartir sur des bases saines. Elle a élu son nouveau bureau, le 25 septembre dernier, après avoir été secouée par de multiples accusations, d’ordre financier et de gestion du personnel (lire par ailleurs). Des charges parfois assimilées " à des attaques personnelles", "des mesquineries". Un climat particulièrement nauséabond qui était allé jusqu’à faire invalider le vote de l’assemblée générale du 24 juillet. L’équipe et son président d’alors, Daniel Mérandon, chahutés par la controverse, n’ont pas hésité à parler de "malversations", et regretté d’avoir fait l’objet "d’un grand nombre d’attaques". "Passons", ne souhaite pas épiloguer Hervé Durand, le nouveau coprésident.

Des comptes "sincères et fidèles"

Houleuse en juillet, l’assemblée du 25 septembre "s’est très bien déroulée", précise le nouveau bureau. La séance s’est déroulée sous le contrôle d’un commissaire aux comptes et du responsable régional Emmaüs France.

Le changement des statuts a été voté à l’unanimité, de même que le rapport d’activité et le rapport financier. Le rapport moral, lui, a recueilli une voix contre.

"Le rapport du commissaire aux comptes a certifié sans réserve que les comptes de l’association étaient jugés sincères et fidèles. Ce rapport a été approuvé à l’unanimité", tient bon d’ajouter Hervé Durand

L’ancien bureau, en effet, avait fait l’objet d’attaques de la part d’anciens salariés et membres du conseil d’administration, au sujet de l’utilisation des sommes mises de côté depuis plusieurs années pour financer l’achat d’un nouveau bâtiment. Un montant d’épargne que la nouvelle équipe ne souhaite pas communiquer. Contribuant à attiser les passions… "On n’est pas là pour donner des chiffres", se justifie Daniel Mérandon, président ces six dernières années, et désormais élu à la vice-présidence de l’association. "Mais ces sommes ne sont pas secrètes, au contraire. Elles sont connues de la part d’Emmaüs France. Rien n’est caché. Elles n’ont pas vocation à être publiques."

Le déménagement plus que jamais d’actualité

La question de l’élection du bureau réglée, Hervé Durand a cru bon de rappeler la raison d’être du comité Emmaüs : celle de faire de la réinsertion et de l’aide aux plus démunis. "On n’est pas là pour se justifier, mais pour rappeler notre mission", a-t-il plaidé.

Au cours de l’année 2019, le comité local "a réalisé plus de 185 000 € d’aides, uniquement grâce au travail des salariés et des bénévoles". L’association "ne vit que de ses ventes et ne reçoit, en termes d’aide, qu’une baisse de charges patronales qui se réduit d’année en année", poursuit le président du comité local, qui compte neuf salariés.

Mais le gros sujet de l’équipe tout juste élue, c’est le déménagement vers de nouveaux locaux viables. " Cela fait six ou sept ans que l’on fait des économies pour l’acquisition d’un nouveau bâtiment, souligne Daniel Mérandon. Il nous faut trouver un bâtiment de 2 500 mètres carrés pour travailler correctement. Aujourd’hui, on est sur un bien à l’achat autour de deux millions d’euros. C’est un gros investissement, il va falloir faire un emprunt."

Emmaüs Millau s’est positionné sur trois projets pour déménager, mais préfère rester discret tant que rien n’est signé. "Nous n’avons jamais été aussi proches de conclure", espère Hervé Durand.

Ses locaux actuels et historiques, situés rue de la Condamine et dont l’association est propriétaires, sont valorisés autour de 600 000 €.

Le nouveau bureau d’Emmaüs est composé de Christine Piloné en trésorière, Danielle Causse comme secrétaire, Daniel Mérandon en vice-président, et Jean Durot et Hervé Durand en coprésidents.

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