Rodez : le commerce du centre-ville résiste face à la crise

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  • Monique Herment-Bultel, nouvellement en charge du commerce, réaffirme son soutien au commerce.
    Monique Herment-Bultel, nouvellement en charge du commerce, réaffirme son soutien au commerce. Centre Presse - Salima Ouirni
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Salima Ouirni

La crise sanitaire n’aura épargné aucun secteur professionnel. Malgré tout, le commerce en centre-ville semble résister pour l’instant. L’indicateur du taux d’occupation des locaux commerciaux, reste stable, depuis le confinement.

Deux mois de confinement, des mesures sanitaires dans les boutiques, du télétravail qui éloigne les chalands, comment le commerce du centre résiste ? À première vue, certains ont baissé le rideau, dès la sortie du confinement ou peu de temps après.

Il s’agit par exemple du restaurant Alysia et du coiffeur l’Appart. Mais dans le même temps, on a pu observer des créations. La nouvelle enseigne Gelphy en est la preuve. D’autres ont même profité du ralentissement pour construire un nouveau projet et déménager, comme le restaurant "Mets et vins".

Pour évaluer la bonne santé des commerces, la ville de Rodez mesure régulièrement le taux d’occupation des locaux. Pour cela, elle se réfère au manager de centre-ville, embauché en 2014. William Fraysse arpente tous les jours les rues de la ville pour faire le lien entre les commerçants et la collectivité. D’après les dernières études avant Covid, on relevait un taux de vacance, plutôt, stable de 10 %. "Il y a 400 commerces à l’intérieur des remparts. Cela fait une quarantaine de boutiques vacantes. Mais, en vérité, elles ne le restent pas longtemps", explique William Fraysse. Les locaux disposant d’un important linéaire en vitrines et situés dans les rues passantes partent les premiers. Les loyers font aussi la différence, sur la durée de la vacance.

Majorité d’indépendants

Certaines boutiques vont rester malheureusement vides, pendant longtemps, encore. Il s’agit par exemple d’Opio, du tatoueur face à la cathédrale ou encore de l’enseigne nationale, Jennyfer. Ces locaux commerciaux ont pourtant de nombreux atouts. Mais les indivisions et les procédures judiciaires empêchent leur relocation. Le manageur du centre-ville qui connaît quasiment toutes les histoires des boutiques donne ses explications. "Ces vacances ont souvent pour cause soit des situations familiales, soit des liquidations judiciaires. Opio en est la preuve. Pendant longtemps, le litige judiciaire a fait en sorte que le propriétaire du local n’a pas pu en reprendre possession pour le relouer". Les commerces visés par une fermeture administrative restent souvent et longtemps fermés. Rue du Bal en comportait deux, jusqu’à présent. Dans le même temps, cette rue fait paradoxalement partie des artères qui se redynamisent le plus. Et depuis quelque temps, des compteurs pour piétons sont installés pour mesurer le passage des chalands.

Pour le manager du centre-ville, la résistance des commerces tient aussi au fait qu’il y a une majorité d’indépendants. "Lorsque les enseignes nationales sont en liquidation, elles entraînent avec elle les boutiques qui se portent bien", admet l’homme de terrain.

Ces éléments expliquent en partie cette bonne santé, qui pour l’instant tient malgré un contexte économique, qui lui se dégrade.

Des outils et des hommes au service du commerce

Si le manager du centre-ville est toujours à l’affût des fermetures et des besoins des commerçants, il n’est pas le seul à réaliser ce travail. Les élus ont forgé une politique, qui va dans ce sens. "Nous avons embauché un manager, car nous avions vu que dans d’autres villes, en France et à l’étranger, cette stratégie portait ses fruits. Mais le manager, sans une politique globale ne suffit pas", souligne l’élue, Monique Herment-Bultel, en charge du commerce.

Et de lister le ticket de bus pour une somme modique, sur les lignes régulières, la politique d’aide de Rodez Agglo à l’installation, "une politique de stationnement, y compris l’achat du parking des Remparts qui offre 400 places de plus", et surtout "la rénovation du centre-ville qui a commencé par les rues du Touat et Neuve" et qui se poursuit "par la place de la Cité, Foch etc.". L’élue n’oublie pas non plus "le travail réalisé avec Cassiopée", l’association des commerçants sur l’Agglo. Cette politique aurait permis donc de faire baisser "la vacance des locaux jusqu’à 7 % alors qu’elle se situait à 23 %, avant notre arrivée au pouvoir", avance Monique Herment-Bultel. L’installation de nouveaux commerces, en périphérie ne mettrait pas non plus en péril le centre-ville. "Nous avons autorisé 6 000 m2 d’installation commerciale en 10 ans, là où Albi a permis 50 000 m2", compare l’élue. Il s’agit donc d’un équilibre que Rodez semble avoir trouvé, malgré l’installation toute récente d’Aveyron Frais et d’autres enseignes à venir sur la commune d’Onet-le-Château. Cela sans compter le futur développement de l’Agglo, dans sa partie sud.

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