Danseuse et chorégraphe, Marina Gomes se nourrit surtout de la culture urbaine

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  • L’Aveyronnaise Marina Gomes (assise, au premier plan) a créé la compagnie de danse Hylel, en 2018, à Vitry-sur-Seine.  La danseuse et chorégraphe de 36 ans est désormais installée à Marseille,  entourée de cinq danseurs professionnels.
    L’Aveyronnaise Marina Gomes (assise, au premier plan) a créé la compagnie de danse Hylel, en 2018, à Vitry-sur-Seine. La danseuse et chorégraphe de 36 ans est désormais installée à Marseille, entourée de cinq danseurs professionnels. Repro CP
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Rui Dos Santos

Formée par Dominique Jean, à Marcillac et à Rodez, ville où elle est née, la jeune maman trentenaire a créé, en 2018, Hylel, sa compagnie de danse, en banlieue parisienne. Basée désormais à Marseille, elle développe des projets artistiques à l’échelle internationale.

Il n’y avait pas de virus pour cette discipline dans la famille mais tous les souvenirs qui me reviennent me ramènent à la danse. C’est bien simple, petite déjà, je dormais en grand écart !". Elle éclate alors de rire. Cette formule est signée Marina Gomes et elle résume bien la vie de cette jeune femme de 36 ans, née donc en 1986 à Rodez et qui a grandi dans un village du Vallon, près de Marcillac, sur la commune de Valady. Elle a débuté la danse dès l’âge de 4 ans car, selon ses propres termes, "c’était la seule activité sportive qui acceptait, en effet, les enfants aussi jeunes". "Mes parents trouvaient que j’étais un peu vive et il leur tardait donc que je libère cette énergie débordante ailleurs qu’à la maison", s’amuse-t-elle.

Tout a commencé dans cette école de Marcillac où la chorégraphe ruthénoise Dominique Jean assurait des cours le samedi matin. Elle a ensuite rejoint sa prof dans sa salle à Rodez, située alors rue de Bonald, avant de déménager avenue Victor-Hugo où elle est toujours installée. "Je n’oublierai jamais son soutien", insiste, encore très émue, la trentenaire. Laquelle était alors inséparable avec Camille Vigier (la fille de Dominique Jean) et Fanny Gombert. Les trois amies d’enfance ont fait de la danse leur métier. Une belle génération ! Ce n’était pourtant pas gagné pour la jeune fille du Vallon.

"Mes parents me répétaient tous les jours que "danseuse, ce n’est pas une profession", m’invitant plutôt à privilégier ma réussite scolaire", confirme-t-elle. Tentée, à l’âge de 10 ans, par le concours de l’Opéra de Paris, elle n’a pas eu l’accord familial. Elle a patienté quelques années pour se payer, en faisant du baby-sitting, des stages internationaux, à Cannes ou à Marseille. Elle a donc, "à contre-coeur", donné priorité à des études qui l’ont conduite jusqu’à un doctorat de psychologie à Toulouse. Sans toutefois tourner le dos à la danse. Elle a ainsi suivi les cours du Conservatoire de la Ville Rose en même temps que la licence de psycho, et obtenu ensuite son diplôme d’études chorégraphiques en même temps que le master. Toutefois, la combinaison est vite devenue impossible et elle a alors choisi la danse.

Passionnée de culture urbaine depuis son enfance, c’est au sein du quartier toulousain du Mirail que Marina Gomes a fait ses premières armes au sein du mouvement hip hop. "J’ai passé dix ans là-bas et j’y suis encore très attachée, glisse-t-elle. Cette expérience a déterminé les thèmes de mes créations actuelles." En bonne Aveyronnaise, elle est ensuite montée à la capitale, intégrant la compagnie Massala à Vitry-sur-Seine (94), pour une union qui a duré de 2012 à 2018, en tant que danseuse et chorégraphe car ses compétences de pédagogue étaient évidentes. Après un séjour à Medellin, en Colombie, elle a décidé de voler de ses propres ailes, donnant naissance, fin 2018, à sa compagnie de danse baptisée Hylel. Le dernier quart de lune en arabe. "Je voulais un clin d’œil au rayon de lumière avant l’obscurité, explique-t-elle. Et puis, la sonorité est douce à l’oreille." Née en banlieue parisienne, la compagnie a pris, en mai 2019, ses quartiers (nord) à Marseille.

"Nous ne sommes plus une structure locale. Elle a acquis une autre dimension et l’ambition est de danser dans la cour des grands. Nous développons des projets artistiques à l’échelle internationale", conclut heureuse la maman du petit Solal. Marina Gomes croit en sa bonne étoile !

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