Rodez : la voiture sans permis comme un droit au travail

Le manque de mobilité est un des grands handicaps, pour l’accès au monde du travail. Pour y remédier, la Régie de Territoires, Progress, a fait le choix d’une acquisition de trois voitures.

Ces petites voitures hybrides, ne dépassant pas les 35 km/h, présentent plusieurs avantages. "Cette voiture m’a permis d’être autonome sur les chantiers. Je peux me déplacer à Olemps, à Gourgan, Ramadier ou sur d’autres lieux et faire mon travail tranquillement", assure Habib Aissaoui, tout fier de présenter son parcours.

Le père de famille, qui a fait connaissance de Progress, via Pole Emploi, ne regrette pas son choix. "C’est comme une grande famille. J’ai été accueilli chaleureusement", dit-il plein de reconnaissance. Avec la confiance de son chef, Emmanuel Toulet, encadrant technique à Progress, Habib Aissaoui peut aussi transporter tout le matériel de nettoyage, sans avoir à revenir à la base. "C’est un vrai gain de temps pour nous tous. Et cela lui donne de la confiance en lui", souligne Emmanuel Toulet.

Tout comme lui, Marie, Jamaa et une autre jeune fille, apprennent doucement à se familiariser avec ces voitures sans permis. Emmanuel Toulet les transporte tour à tour, le temps de passer le BSR ou de passer le code. "Il faut savoir que les personnes nées avant 1988 peuvent conduire les voitures sans permis, sans avoir ni le code ni le brevet de la sécurité routière", précise Emmanuel Toulet.

C’est le cas par exemple de Jamaa, qui possède le permis B. Mais après un long arrêt, l’appréhension de reprendre la voiture reste vivace.

"Redonner confiance aux gens"

C’est dans ce genre de cas de figure qu’intervient l’équipe des animateurs de la Régie des Territoires. "Le but final est de redonner confiance aux gens. On veut arriver à une autonomisation des personnes. Pour le travail que nous confions aux personnes, les bus ne sont pas adaptés. Nous travaillons tôt le matin et tard le soir pour faire le ménage, par exemple. Ce décalage des horaires nécessite une vraie autonomie qui passe par la voiture. Et quand on n’a pas le permis, il est d’autant plus vrai qu’il faut un moyen de locomotion autre", affirme Emmanuel Toulet.

Cette courte échelle est très appréciée par les personnes en difficulté, qui plus est trouve un moyen d’insertion sociaL.